Alors que le monde célébrait la Journée internationale de l’Enseignant ce 5 octobre, une réalité bien différente se dessinait dans les salles de classe congolaises. La précarité qui frappe le corps enseignant en RDC n’est plus un secret, mais jusqu’où cette situation peut-elle durer sans compromettre l’avenir de millions d’élèves ?
Les enseignants RDC revendications se font de plus en plus pressantes alors que la Synergie des syndicats des enseignants a tiré la sonnette d’alarme lors d’une rencontre cruciale à Kinshasa. Le constat est sans appel : comment peut-on exiger une éducation de qualité lorsque ceux qui la dispensent luttent quotidiennement pour leur survie ?
Jean-Bosco Puna, porte-parole de la Synergie, dresse un tableau sombre de la profession. « Les faibles salaires des enseignants Congo constituent le premier frein à notre motivation », explique-t-il. Mais le problème va bien au-delà des simples salaires enseignants Kinshasa. La précarité des retraites, l’absence de prise en charge des enseignants non rémunérés et le manque de reconnaissance des inspecteurs créent une situation explosive.
La question de la formation continue se pose avec acuité. À l’ère du numérique, peut-on encore se contenter des méthodes traditionnelles ? « La qualité de l’enseignement aujourd’hui exige l’intégration des nouvelles technologies », insiste le porte-parole. Mais comment y parvenir lorsque les préoccupations quotidiennes des enseignants se résument à joindre les deux bouts ?
Le débat sur la gratuité école primaire RDC prend une tournure particulière dans ce contexte. Si l’intention est louable, son application pose problème. Les effectifs explosent dans les classes, la charge de travail augmente, mais les compensations se font attendre. Les syndicats éducation RDC dénoncent une mesure mal encadrée qui, au lieu d’améliorer le système, contribue à sa détérioration.
Le gouvernement, par la voix de la ministre d’État à l’Éducation nationale Raïssa Malu, reconnaît les difficultés. Les contraintes budgétaires, accentuées par la crise sécuritaire dans l’Est du pays, limitent les marges de manœuvre. Mais jusqu’à quand peut-on invoquer ces arguments face à l’urgence de la situation ?
La profession enseignante traverse une crise profonde qui menace les fondements mêmes du système éducatif congolais. Comment attirer et retenir les talents dans l’enseignement lorsque les perspectives d’avenir sont si incertaines ? La question mérite d’être posée alors que les conditions enseignants Congo continuent de se dégrader.
Les solutions existent pourtant. Une revalorisation salariale progressive, un programme de formation continue adapté aux réalités du terrain, une meilleure reconnaissance du métier : autant de pistes qui pourraient redonner espoir à toute une profession. Mais le temps presse, et chaque jour perdu éloigne un peu plus l’objectif d’une éducation de qualité pour tous.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net