À l’approche du lancement de la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite, le Programme élargi de vaccination (PEV) intensifie ses préparatifs en mobilisant différents acteurs clés de la société congolaise. Après les professionnels de santé, ce sont désormais les femmes leaders de la société civile qui sont appelées à jouer un rôle déterminant dans cette vaste opération de santé publique.
Lors d’une séance d’échange tenue jeudi 2 octobre à Kinshasa, ces femmes influentes ont été sensibilisées sur les enjeux de cette campagne qui s’étendra aux 519 zones de santé du pays. Mais pourquoi une telle mobilisation autour de cette maladie ? La réponse du Dr Sterlain Ewasama est sans équivoque : la poliomyélite représente aujourd’hui un véritable problème de santé publique en République Démocratique du Congo.
Comment se transmet cette maladie redoutable ? Le médecin explique que le poliovirus s’introduit dans l’organisme par voie buccale, principalement par la consommation d’aliments impropres ou d’eau non potable. Une fois dans le système, le virus peut entraîner des paralysies irréversibles, voire la mort dans les cas les plus graves. Face à cette menace, la vaccination apparaît comme l’arme la plus efficace pour protéger les enfants congolais.
Le Dr Générose Matunda a lancé un appel vibrant à ses consœurs, les exhortant à prendre le leadership dans la sensibilisation communautaire. « Notre implication est cruciale pour obtenir une adhésion massive des populations à cette campagne de vaccination polio en RDC », a-t-elle souligné. Son message, disponible dans un enregistrement audio, insiste sur le rôle prépondérant que peuvent jouer les femmes dans la réussite de cette opération nationale.
Pour le Dr Charles Gnakri, l’éradication de la polio dépasse largement le cadre purement médical. « Cette maladie constitue un frein au développement socio-économique de notre pays », affirme-t-il. En effet, les enfants paralysés par la polio nécessitent des soins constants et ne peuvent plus contribuer pleinement au développement de leur communauté à l’âge adulte.
Concrètement, comment se déroulera cette campagne de vaccination ? Chaque enfant recevra quatre gouttes de vaccin, soit deux gouttes de chaque type de vaccin antipoliomyélitique. Cette approche renforcée vise à assurer une protection optimale contre les différents types de poliovirus circulants. Mais la vaccination seule suffit-elle à enrayer la maladie ?
Les experts rappellent l’importance cruciale des mesures d’hygiène complémentaires. Se laver régulièrement les mains à l’eau propre et au savon, faire bouillir l’eau non potable avant consommation, laver soigneusement les fruits et légumes, utiliser systématiquement des latrines – autant de gestes simples qui peuvent sauver des vies. Éviter de se baigner dans les cours d’eau pollués et maintenir un environnement propre autour des habitations complètent ces mesures préventives.
La surveillance épidémiologique représente un autre pilier essentiel de cette lutte. Toute suspicion de paralysie soudaine doit être immédiatement signalée aux centres de santé, permettant une intervention rapide des équipes médicales pour contenir d’éventuelles flambées épidémiques.
Alors que le pays se prépare à cette vaste campagne nationale de vaccination, une question se pose : la RDC parviendra-t-elle à tourner définitivement la page de la poliomyélite ? La mobilisation de tous les acteurs, des professionnels de santé aux leaders communautaires, en passant par chaque famille, sera déterminante pour atteindre cet objectif. Le succès de cette opération dépendra de l’engagement de chacun à protéger les enfants congolais contre cette maladie invalidante.
Les autorités sanitaires rappellent que la prévention de la polio repose sur une approche intégrée combinant vaccination systématique, amélioration des conditions d’hygiène et surveillance active. Chaque enfant non vacciné représente non seulement un risque pour sa propre santé, mais aussi pour celle de toute sa communauté. La responsabilité collective est donc engagée dans cette bataille pour la santé des générations futures.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net