Le ministre congolais des Droits humains, Samuel Mbemba, a lancé un appel pressant à la mobilisation continentale pour mettre fin aux massacres systématiques qui frappent les populations civiles de l’Est de la République démocratique du Congo. Cet appel solennel a été prononcé lors de la IXᵉ édition du Forum africain sur la justice transitionnelle, tenu à Kinshasa du 30 septembre au 2 octobre, où le ministre a qualifié la situation de « génocide » en cours dans les provinces orientales du pays.
Devant une assemblée de délégations africaines et d’experts internationaux, Samuel Mbemba a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire et sécuritaire dans les zones en proie aux violences armées. « Nous sommes réunis ici pour une cause qui transcende les frontières, les divergences politiques, les langues et les générations », a-t-il déclaré avec gravité, soulignant l’urgence d’une réponse africaine coordonnée face à cette tragédie humaine.
Le forum, organisé conjointement par l’Union africaine et le gouvernement congolais à travers le ministère des Droits humains, a servi de tribune pour alerter la communauté continentale sur l’ampleur des violations massives des droits fondamentaux. Comment les pays africains peuvent-ils rester indifférents face à l’extermination programmée de populations entières ? Cette question rhétorique a résonné dans la salle des délibérations, créant un moment de profonde réflexion parmi les participants.
Parallèlement à cet appel à la solidarité africaine, le ministre Mbemba a réaffirmé l’engagement ferme du gouvernement congolais à pérenniser le système de réparation des victimes à travers l’ensemble du territoire national. « Il s’agit du devoir d’élever les victimes à la hauteur de nos engagements politiques », a-t-il insisté, marquant ainsi la détermination des autorités à ne pas laisser les survivants des massacres dans l’oubli et l’impunité.
La tenue de ce forum justice transitionnelle en terre congolaise revêt une signification particulière, alors que le pays continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs dans sa partie orientale. Les mécanismes de justice transitionnelle discutés lors de ces assises pourraient-ils constituer une réponse adaptée aux cycles de violence qui ensanglantent la région depuis des décennies ? Les experts présents ont examiné diverses approches pour briser ce cercle vicieux de l’impunité.
La mobilisation continentale réclamée par Samuel Mbemba s’inscrit dans une logique de responsabilité collective face aux atrocités commises. Le ministre a précisé que cette initiative ne se limite pas à une simple condamnation verbale, mais appelle à des actions concrètes et coordonnées pour protéger les civils et traduire les responsables devant la justice. Les participants ont été invités à réfléchir aux modalités pratiques d’une telle mobilisation, incluant potentiellement des mécanismes d’intervention humanitaire et judiciaire.
Alors que le forum s’est clôturé ce jeudi à Kinshasa, les regards se tournent désormais vers les instances décisionnelles de l’Union africaine et vers les gouvernements membres pour concrétiser les engagements pris durant ces travaux. La question centrale demeure : comment transformer cette prise de conscience collective en actions efficaces sur le terrain ? Le succès de cette initiative dépendra largement de la capacité des États africains à dépasser leurs intérêts nationaux immédiats pour privilégier une approche continentale solidaire.
Le ministère des Droits humains, sous l’impulsion de Samuel Mbemba, a promis de maintenir la pression sur la scène internationale et africaine pour que les massacres de l’Est de la RDC ne tombent pas dans l’oubli. La pérennisation du système de réparation des victimes constitue l’un des piliers de cette stratégie, visant à apporter une reconnaissance et un soutien tangible aux communautés meurtries par des années de conflits et de violences.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net