La République Démocratique du Congo s’apprête-t-elle à tourner une page décisive dans la protection des droits des femmes ? Le Sénat examine ce jeudi une proposition de loi ambitieuse visant à protéger les femmes et autres personnes victimes de violences domestiques et de discriminations liées au genre, un texte qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire législative congolaise.
Cette initiative parlementaire, portée par Modeste Bahati Lukwebo, deuxième vice-président de la chambre haute, ne se contente pas de simples déclarations d’intention. Elle s’attaque frontalement à des problématiques profondément ancrées dans la société congolaise, allant des discriminations successorales au harcèlement sexuel en milieu professionnel. Le législateur congolais joue ici un jeu subtil entre modernisation sociétale et préservation des équilibres traditionnels.
La protection des femmes en RDC représente-t-elle enfin une priorité législative ? Le timing de cet examen, intervenant dans une session essentiellement budgétaire, interroge sur la véritable volonté politique derrière ce texte. Modeste Bahati Lukwebo, dans ses déclarations préliminaires, avait martelé avec insistance : « Une femme, ce n’est pas une machine », phrase-choc qui résume l’esprit de cette proposition de loi sur la protection des femmes.
Au-delà des violences domestiques déjà condamnées par le code pénal, le texte s’attaque résolument aux discriminations plus insidieuses. Les inégalités dans l’héritage, la régulation des naissances, et le harcèlement professionnel constituent les piliers de cette réforme. La sénatrice Néfertiti Ngudianza, rapporteure de la chambre haute, devra naviguer avec prudence entre les sensibilités politiques et les exigences sociétales.
Cette loi sur la discrimination de genre au Congo parviendra-t-elle à concilier traditions et modernité ? Le parcours législatif s’annonce semé d’embûches, d’autant que le texte coexiste à l’ordre du jour avec la prorogation controversée de l’état de siège. Un curieux mélange des genres qui pourrait soit favoriser des compromis, soit au contraire, noyer les débats essentiels sur la protection des femmes RDC dans des considérations sécuritaires.
Le Sénat RDC loi examine cette proposition avec la conscience aiguë que son adoption pourrait redéfinir durablement les rapports sociaux dans le pays. Les violences domestiques Congo constituent un fléau persistant que cette législation tente d’éradiquer par des mesures concrètes. Mais jusqu’où les parlementaires sont-ils prêts à aller dans cette révolution silencieuse des mentalités ?
L’engagement personnel de Modeste Bahati Lukwebo dans ce combat législatif témoigne d’une prise de conscience progressive au sein des instances dirigeantes. Cependant, la véritable bataille commencera après l’adoption éventuelle du texte, lors de son application sur le terrain. Les résistances culturelles et administratives promettent d’être féroces, et le gouvernement devra démontrer une volonté politique sans faille pour imposer cette nouvelle vision de la protection des femmes.
Alors que la session sénatoriale s’ouvre sur ces enjeux capitaux, l’avenir des droits des femmes congolaises se joue dans l’hémicycle. Entre avancée historique et simple opération de communication, le verdict des débats parlementaires dessinera le visage de la société congolaise de demain. La balle est désormais dans le camp des sénateurs, qui devront trancher entre conservatisme et modernisation.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net