Dans la chefferie de Kalambayi, au territoire de Ngandajika, l’éducation traverse une crise sans précédent. Une violente confrontation entre enseignants et élèves des instituts Mpuilayi et Kaya a plongé le secteur éducatif de la province de Lomami dans le chaos. Comment en est-on arrivé à une telle situation où ceux qui devraient incarner le savoir en viennent aux mains ?
Le point de départ de cette violence scolaire remonte au transfert massif d’élèves de l’Institut Mpuilayi vers l’Institut Kaya. Ce mouvement estudiantin, motivé par l’arrivée d’un nouveau préfet nommé par la sous-division de l’EPST, a créé un déséquilibre flagrant entre les deux établissements. La direction de l’Institut Mpuilayi, voyant ses effectifs fondre comme neige au soleil, n’a pas caché son mécontentement.
La tension a rapidement dégénéré en affrontements physiques d’une rare violence. Selon des témoins directs, le préfet de l’Institut Mpuilayi lui-même aurait conduit un groupe d’élèves pour lancer des projectiles sur les bâtiments de l’Institut Kaya. Cette attaque a provoqué une escalade incontrôlable des violences, entraînant dans son sillage enseignants et étudiants des deux camps.
Le bilan provisoire fait froid dans le dos : deux blessés graves, dont un élève souffrant de fractures, et deux salles de classe entièrement détruites à l’Institut Kaya. Ces chiffres, déjà alarmants, pourraient malheureusement s’alourdir tant la situation reste explosive.
Mais au-delà des blessures physiques et des dégâts matériels, c’est l’image même de l’éducation qui sort meurtrie de cette affaire. Comment expliquer que des éducateurs, censés montrer l’exemple, participent à de tels débordements ? La violence scolaire à Ngandajika pose des questions fondamentales sur la gestion des conflits dans le système éducatif congolais.
L’administrateur du territoire de Ngandajika a confirmé la persistance d’un mouvement de contestation contre l’affectation du nouveau préfet. Pourtant, malgré la gravité des événements, les forces de l’ordre brillent par leur absence. Cette carence sécuritaire nourrit les craintes d’une nouvelle flambée de violence dans la région.
Les habitants, pris entre colère et désarroi, lancent un appel pressant aux autorités. Ils réclament une intervention rapide pour restaurer le calme et protéger élèves et personnel éducatif. Mais la solution ne réside-t-elle pas dans un dialogue approfondi entre toutes les parties prenantes ?
Ce conflit entre instituts Mpuilayi et Kaya révèle des failles profondes dans la gestion des établissements scolaires de la province de Lomami. La compétition pour les effectifs étudiants, l’affectation des cadres éducatifs, et les mécanismes de résolution des différends méritent une réflexion en profondeur.
Alors que la tension persiste ce mercredi matin, une question demeure : jusqu’où peut aller la violence scolaire en RDC si rien n’est fait pour adresser ses causes racines ? L’éducation, pilier du développement national, ne devrait-elle pas être préservée de tels affrontements qui hypothèquent l’avenir de toute une génération ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net