Dans un contexte où la mortalité maternelle liée aux avortements clandestins reste préoccupante en République Démocratique du Congo, une lueur d’espoir émerge grâce au projet “Netherlands”. Cette initiative, implémentée dans les provinces de Kinshasa et Tshopo, a permis des avancées significatives dans l’accès aux soins avortement sécurisé RDC, conformément au protocole de Maputo.
Mais pourquoi est-il si crucial d’améliorer l’accès aux services de santé reproductive Kinshasa et dans les autres régions du pays ? La réponse réside dans les chiffres alarmants de la mortalité maternelle, où les avortements pratiqués dans des conditions précaires contribuent de manière substantielle à ce triste bilan. Le projet, financé par l’Ambassade des Pays-Bas et mis en œuvre par Ipas RDC en collaboration avec le Programme National de Santé de la Reproduction, a spécifiquement ciblé cette problématique.
Joseph Ngwanza, senior programme performance chez Ipas, souligne l’urgence de la situation : « L’impact recherché ici c’était de réduire les avortements à risque qui conduisent les femmes à la mort. Mais aussi de réduire les décès maternels dus aux avortements ». Cette déclaration met en lumière l’objectif fondamental du projet Netherlands santé RDC : sauver des vies grâce à une approche médicale encadrée et sécurisée.
Concrètement, quelles réalisations peut-on attribuer à ce projet ? La disponibilité des intrants médicaux et contraceptifs dans les sites et zones de santé a été notablement améliorée. Imaginez un centre d’excellence spécialement conçu pour la prise en charge intégrée des femmes et filles, y compris les victimes de violences sexuelles et basées sur le genre. Cette infrastructure représente un pas de géant dans l’offre de soins complets en matière de santé reproductive.
Le renforcement des capacités des prestataires de santé sur les questions de santé sexuelle et reproductive constitue un autre pilier essentiel de ce succès. Comment garantir des soins de qualité sans personnel médical bien formé ? La réponse apportée par le projet a été claire : investir dans la formation et l’équipement des professionnels de santé locaux.
Un aspect innovant de cette initiative réside dans l’intégration des données relatives à l’offre d’avortement sécurisé dans le Système national d’information sanitaire. Cette mesure permet un suivi précis et une évaluation continue des services offerts, essentiels pour ajuster les stratégies en fonction des besoins réels des populations.
La mise en place de pools de magistrats points focaux et de cadres de recevabilité dans les juridictions de Kinshasa et de la Tshopo démontre une approche holistique de la problématique. Le protocole de Maputo RDC, en vigueur depuis 2018, n’autorise l’avortement médicalisé que dans des circonstances bien précises : agression sexuelle, viol, inceste, ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie du fœtus. La sensibilisation des acteurs judiciaires à ces dispositions légales est donc primordiale.
Malgré ces progrès encourageants, des défis persistent. Les normes socio-culturelles représentent un obstacle significatif à l’accès aux services de soins avortement sécurisé. Comment contourner ces barrières sans heurter les sensibilités locales ? La réponse pourrait résider dans des campagnes de sensibilisation adaptées et respectueuses des contextes culturels spécifiques.
Le manque de financement nécessaire pour accompagner la sensibilisation et maintenir les initiatives de plaidoyer en cours constitue une autre préoccupation majeure. Sans ressources financières stables, comment garantir la continuité de l’offre de service d’avortement sécurisé conformément aux normes et directives édictées par le Ministère de la Santé ?
Face à ces défis, les membres du consortium proposent des recommandations concrètes. La poursuite du plaidoyer pour un meilleur accès des filles et femmes aux soins d’avortement sécurisé apparaît comme une priorité. La dissémination des lois liées à l’avortement permettrait à la population de connaître précisément les conditions dans lesquelles l’interruption volontaire de grossesse est permise.
La formation et la sensibilisation des autorités compétentes autour du droit à l’avortement et à la contraception complètent cette stratégie d’action. Ces mesures, combinées à un engagement politique fort, pourraient significativement réduire le taux de mortalité maternelle avortement dans les années à venir.
Le projet Netherlands santé RDC démontre qu’avec une approche structurée et collaborative, il est possible de faire reculer la mortalité maternelle liée aux avortements pratiqués dans des conditions dangereuses. La route reste longue, mais les bases solides jetées durant ces deux années d’implémentation ouvrent la voie à des améliorations durables dans le domaine de la santé reproductive en RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd