Le séisme politique qui a secoué l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo continue de faire réagir les observateurs avertis. Christian Moleka, analyste politique reconnu, décrypte les implications profondes de cette motion de déchéance qui a emporté le président Vital Kamerhe dans son sillage, tout en épargnant paradoxalement trois autres membres du bureau dont le questeur Jacques Njoli.
La question mérite d’être posée : cette motion de déchéance RDC a-t-elle véritablement atteint ses objectifs ? Selon l’analyse de Christian Moleka, la manœuvre politique n’aurait réussi que partiellement, se limitant à une cible unique là où une refonte plus large était peut-être envisagée. Le président Kamerhe tombe, mais l’édifice institutionnel résiste, marqué par ce qui s’apparente à une victoire à la Pyrrhus pour les instigateurs de la motion.
L’Assemblée nationale Congo se trouve désormais à la croisée des chemins. La démission Vital Kamerhe intervient dans un contexte parlementaire déjà fragilisé par de multiples lignes de fracture. Christian Moleka souligne avec acuité que ces divisions pourraient paradoxalement renforcer le camp des pétitionnaires, créant un terreau fertile pour de nouvelles tensions à l’approche des échéances électorales. La majorité parlementaire, loin d’être un bloc monolithique, révèle ses failles et ses contradictions internes.
Quelles conséquences pour la crise parlementaire RDC en gestation ? Le timing de cette secousse institutionnelle interpelle : le Parlement congolais se trouve en pleine session budgétaire, moment crucial pour l’examen des finances de l’État. Pourtant, l’agenda politique semble avoir pris le pas sur les dossiers essentiels, au grand dam des observateurs qui s’interrogent sur les priorités réelles de l’institution.
Le successeur de Kamerhe héritera d’une lourde charge. Christian Moleka anticipe des pressions considérables sur le futur président de la Chambre basse, pris en tenaille entre les exigences des pétitionnaires réclamant l’amélioration de leurs conditions de vie et la nécessité de préserver la sérénité des travaux parlementaires. Cette situation crée les conditions d’un bureau parlementaire sous influence, où la gestion de la plénière pourrait devenir un exercice d’équilibriste périlleux.
La capacité de contrôle parlementaire s’en trouve nécessairement affectée. Comment exercer un regard critique sur l’action gouvernementale lorsque l’institution elle-même peine à trouver son équilibre ? La gouvernance du bureau dans l’organisation des débats parlementaires risque de pâtir de cette instabilité, compromettant la qualité du travail législatif dans les mois à venir.
Christian Moleka prédit la formation probable d’un bureau plus fragile, insuffisamment autonome pour diriger efficacement l’Assemblée nationale. Cette perspective inquiétante soulève des interrogations fondamentales sur la résilience des institutions congolaises face aux tempêtes politiques. La motion de déchéance RDC, conçue comme un remède à une crise, pourrait bien avoir ouvert la boîte de Pandore de l’instabilité parlementaire.
À l’heure où la RDC a besoin de stabilité et de continuité dans l’action législative, cette crise parlementaire RDC intervient comme un coup de semonce. Les prochains mois révéleront si l’Assemblée nationale parvient à retrouver son cap ou si elle s’enfonce dans des luttes intestines qui pourraient compromettre son rôle constitutionnel. L’analyse de Christian Moleka sonne comme un avertissement : le pire n’est jamais certain, mais la vigilance s’impose.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net