Dans l’atmosphère matinale du marché Mimbulu à Matshipisha, la découverte glaçante du maire Patrick Kafwimbi a fait l’effet d’une bombe. « Je n’arrive toujours pas à croire que nous consommions du pain préparé dans de telles conditions », témoigne avec émotion Jeanne, une habitante du quartier Katuba. « Mes enfants mangent ce pain tous les matins avant l’école… »
La visite surprise du samedi 26 septembre 2025 a révélé une réalité qui dépasse l’entendement. Les pâtes à pain, censées être l’ingrédient de base d’un aliment quotidien, gisaient à même le sol dans un état de décomposition avancée. Les mouches tournoyaient en nuées au-dessus des préparations, tandis que l’odeur âcre de la fermentation malsaine imprégnait l’air.
Comment en est-on arrivé là ? Comment des établissements alimentaires peuvent-ils fonctionner en ignorant délibérément les règles élémentaires d’hygiène ? Les équipements crasseux, l’eau impure et le personnel aux conditions d’hygiène douteuses constituaient un cocktail explosif pour la santé publique. La fermeture boulangerie Lubumbashi s’imposait comme une mesure d’urgence face à cette insalubrité alimentaire criante.
« C’est un problème systémique qui dépasse ces deux boulangeries », analyse un expert en sécurité alimentaire sous couvert d’anonymat. « Le manque de contrôles réguliers et la recherche du profit facile créent un terrain propice à ces dérives. » Le marché Mimbulu, poumon économique du quartier, devient ainsi le théâtre d’un drame sanitaire silencieux.
Patrick Kafwimbi, le maire intérimaire, ne cache pas son indignation. « La négligence observée dans l’entretien des toilettes et des espaces de préparation est inacceptable. Nous mettons en danger la vie de nos concitoyens pour quelques économies mal placées. » Cette inspection sanitaire musclée marque-t-elle le début d’une nouvelle ère dans le contrôle des établissements alimentaires de la ville ?
Derrière cette fermeture boulangerie Lubumbashi se cache une question plus fondamentale : jusqu’où la recherche du profit peut-elle compromettre la santé des populations ? Les consommateurs, souvent dans l’ignorance totale des conditions de production, deviennent les victimes collatérales d’un système qui favorise le moins-disant sanitaire.
La décision municipale de sceller ces établissements envoie un signal fort. Mais sera-t-elle suffisante pour éradiquer des pratiques ancrées depuis des années ? L’insalubrité alimentaire observée au marché Mimbulu n’est probablement que la partie émergée de l’iceberg. Combien d’autres boulangeries fonctionnent dans des conditions similaires dans l’ombre ?
L’inspection sanitaire conduite par Patrick Kafwimbi ouvre la voie à une prise de conscience collective. La santé publique ne devrait jamais être la variable d’ajustement du commerce alimentaire. Alors que les autorités urbaines promettent un renforcement des contrôles, les habitants de Lubumbashi attendent désormais des actes concrets et durables.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net