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Contraception RDC : L’UNFPA combat les avortements clandestins à Goma

À Goma, dans le quartier populaire de Ndosho, une lueur d’espoir se dessine pour les femmes confrontées aux défis de la santé reproductive. À l’occasion de la Journée mondiale de la contraception, l’UNFPA a déployé une campagne de sensibilisation qui pourrait bien changer la donne dans cette région du Nord-Kivu, où les réalités quotidiennes rendent la planification familiale plus nécessaire que jamais.

Comment expliquer l’urgence de cette initiative ? Dans une zone marquée par les conflits et les déplacements de population, l’accès aux soins de santé reproductive reste un parcours semé d’embûches. Les témoignages recueillis sur place révèlent une réalité alarmante : « Nous mourons beaucoup », confie une femme participant à la séance de sensibilisation. Son récit poignant illustre les risques encourus par les femmes qui enchaînent les grossesses sans espacement suffisant.

La situation décrite est d’autant plus préoccupante que le contexte socio-économique actuel à Goma rend difficile l’accès à une alimentation équilibrée. Une femme qui accouche aujourd’hui et retombe enceinte un mois plus tard peut-elle réellement récupérer le sang perdu ? Cette question rhétorique souligne l’importance cruciale de l’espacement des naissances pour la santé maternelle.

Les données nationales confirment cette urgence. Saviez-vous que la RDC présente l’un des taux de fécondité les plus élevés d’Afrique, avec 5,5 enfants par femme en moyenne ? Pourtant, seulement 10,9 % des femmes en union utilisent une méthode contraceptive moderne. Cet écart significatif entre les besoins et l’accès aux services explique pourquoi 32 % des femmes mariées souhaitant espacer ou limiter leurs naissances ne bénéficient pas de méthodes appropriées.

L’analogie la plus frappante nous vient d’une participante : « Dans certaines zones de santé, on part juste pour accoucher… mais parfois, on meurt en chemin. On est enterré, et la vie continue. » Cette image forte résume le drame silencieux que vivent de nombreuses femmes congolaises, particulièrement dans les régions de l’Est.

Les adolescentes représentent une population particulièrement vulnérable. Imaginez que 27 % des jeunes filles de 15 à 19 ans en RDC ont déjà commencé leur vie reproductive. Parmi elles, 21 % sont déjà mères et 6 % attendent leur premier enfant. Ces grossesses précoces compromettent non seulement leur santé mais aussi leur éducation et leur avenir professionnel.

Quels sont les obstacles concrets à l’accès à la contraception en RDC ? Plusieurs facteurs se conjuguent : manque d’informations fiables, ruptures de stock fréquentes dans les structures sanitaires, normes socioculturelles restrictives, et les disparités criantes entre zones urbaines et rurales. Dans le Nord-Kivu, ces défis sont amplifiés par le contexte d’insécurité et les déplacements massifs de population.

Pourtant, des solutions existent. Lysa Muhigirwa, relais communautaire dans la zone de santé de Karisimbi, insiste : « Toutes les couches de la population doivent s’approprier cette question de santé publique. La contraception permet de prévenir les grossesses non désirées et réduit les avortements à risque. » Son message trouve écho dans les résultats encourageants des interventions de l’UNFPA : en 2024, plus de 1,8 million de grossesses non désirées ont été évitées grâce à ces actions.

Le thème de cette année, « un choix pour tous autonomie, intention, accès », rappelle que l’éducation sexuelle et reproductive constitue un droit fondamental. Comme l’explique une femme bénéficiaire : « On peut même se reposer pendant trois ans. Une fois ces trois années passées, on peut encore concevoir, parce que l’enfant aura déjà grandi, et nous serons mieux préparées, en meilleure santé. »

Les structures sanitaires comme l’hôpital Général, la CBCA Virunga ou Heal Africa jouent un rôle crucial dans cette dynamique. Elles offrent un accès aux conseils de gynécologues et aux différentes méthodes de planification familiale, permettant aux femmes de faire des choix éclairés pour leur santé et leur avenir.

Au-delà des chiffres et des statistiques, c’est toute une transformation sociale qui s’opère progressivement. La planification familiale n’est plus perçue comme une simple question médicale, mais comme un levier essentiel pour l’autonomisation des femmes et le développement des communautés. Dans une région où la justice reproductive représente souvent un luxe, ces initiatives transforment peu à peu les mentalités et sauvent des vies.

Que retenir de cette campagne ? L’accès à la contraception moderne reste un enjeu de santé publique majeur en RDC, particulièrement dans les zones fragilisées comme le Nord-Kivu. Les efforts de sensibilisation doivent se poursuivre et s’intensifier, car chaque femme qui bénéficie de services de planification familiale représente une vie potentiellement sauvée, un avenir préservé, et une contribution au développement de toute la communauté.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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