Ce samedi 27 septembre, la scène politique du Haut-Katanga a été marquée par une intervention musclée de Lawrence Lolo Kyungu Kibwe, président de l’Alliance nationale de Kyunguistes (ANAFEK). Lors d’un meeting populaire au quartier Bel-Air, dans la commune de Kampemba, ce leader a tiré la sonnette d’alarme sur la persistance de l’instabilité des institutions dans la province. Une situation qu’il attribue principalement au phénomène intérimaire qui sévit tant à la mairie de Lubumbashi qu’au gouvernorat du Haut-Katanga. Mais jusqu’où cette fragilité institutionnelle peut-elle menacer la gouvernance locale ?
Lawrence Lolo Kyungu Kibwe n’a pas mâché ses mots, interpellant directement le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Shabani, pour qu’il trouve des solutions rapides. « Le VPM doit nous trouver des solutions au sujet de l’instabilité des institutions dans le Haut-Katanga. Nous voulons des actions, la fin du phénomène intérimaire », a-t-il déclaré, avec une pointe de frustration palpable. Cette prise de position souligne l’urgence d’une résolution, sous peine de voir la situation dégénérer vers une saisine du chef de l’État. N’est-ce pas là un aveu d’échec des mécanismes politiques locaux ?
Le cœur du problème réside dans la confusion régnant à la tête de la mairie de Lubumbashi, où deux maires se disputent la légitimité, créant un vide administratif préjudiciable. Lawrence Lolo Kyungu Kibwe a pointé du doigt cette anomalie, rappelant que dans la dernière ordonnance présidentielle, c’est Martin Kazembe qui est désigné comme gouverneur intérimaire du Haut-Katanga, mais sans nomination claire pour la mairie. Cette absence de décision ferme de la part du président de la République alimente les tensions et expose les institutions à des risques de déstabilisation. Comment expliquer une telle paralysie dans un contexte où la stabilité est cruciale pour le développement ?
Fait notable, Lawrence Lolo Kyungu Kibwe a publiquement apporté son soutien à Martin Kazembe, actuellement à la tête du gouvernorat en intérim. « Nous soutenons le gouverneur Martin Kazembe », a-t-il affirmé, tout en mettant en garde les élus provinciaux contre toute manœuvre incendiaire à l’approche de la rentrée parlementaire. Ce positionnement stratégique pourrait être interprété comme une tentative de consolidation des alliances au sein de l’Union sacrée de la nation, mais il révèle aussi les calculs politiques sous-jacents. Le soutien à Martin Kazembe n’est-il pas une manière de court-circuiter d’éventuels adversaires ?
Les implications de cette instabilité institutionnelle sont profondes. Elle ne se limite pas à des querelles de pouvoir ; elle affecte la crédibilité des institutions et, in fine, la vie des citoyens. Lawrence Lolo Kyungu Kibwe a insisté sur la nécessité d’institutions fortes, dénonçant l’actuel désordre comme un frein à la bonne gouvernance. Cette critique implicite des stratégies politiques en place soulève des questions sur l’efficacité de la gestion des transitions au Haut-Katanga. Les autorités centrales sont-elles conscientes des risques de contagion de cette instabilité à d’autres régions ?
En conclusion, l’avertissement de Lawrence Lolo Kyungu Kibwe ouvre une période cruciale pour le Haut-Katanga. La rentrée parlementaire à venir pourrait être un tournant, où les élus devront choisir entre la stabilité et la poursuite des intérims. Si des actions concrètes ne sont pas prises rapidement, cette crise institutionnelle pourrait s’enliser, avec des conséquences durables sur la cohésion politique. L’appel à la nomination d’un nouveau maire par le chef de l’État reste la solution privilégiée, mais sa réalisation dépendra des arbitrages au plus haut niveau. Le jeu politique se joue désormais à Kinshasa autant qu’à Lubumbashi, et tous les regards sont braqués sur les prochaines décisions.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
