Une attaque d’une rare violence a frappé le centre de recherche de Yangambi dans la nuit de dimanche à lundi. Vers 2 heures du matin, dix-sept individus lourdement armés ont forcé l’entrée du bâtiment administratif de l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomiques. Les forces de l’ordre présentes sur place se sont retrouvées totalement dépassées face à ce commando déterminé.
Le directeur du centre, le Dr Dieu-Merci Asumani, témoigne encore sous le choc. « Ils ont méthodiquement saccagé plusieurs bureaux, visiblement à la recherche d’argent liquide. Leur cible principale était la caisse centrale qu’ils ont forcée avant d’emporter le coffre-fort dans son intégralité ».
L’ampleur du préjudice financier reste à déterminer, mais les conséquences pourraient s’avérer catastrophiques. Comment une institution scientifique de cette importance peut-elle fonctionner sans ses fonds opérationnels ? Le coffre-fort volé servait de point nodal pour plusieurs projets de recherche en cours à Yangambi. Toutes les transactions financières liées aux activités scientifiques passaient par ce dispositif de sécurité.
Cet incident marque un tournant inquiétant dans l’histoire de l’INERA. Jamais l’institution n’avait subi une attaque d’une telle envergure. Pourtant, la cité de Yangambi connaît une recrudescence alarmante des actes de banditisme. Un partenaire de l’INERA avait déjà été victime d’un vol similaire en juillet dernier. La répétition de ces attaques soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mesures de sécurité dans cette zone stratégique.
Le timing de cette attaque est particulièrement préoccupant. L’INERA Yangambi connaît actuellement un processus de relance après plusieurs années de fonctionnement au ralenti. Des investissements substantiels ont été mobilisés pour redynamiser ce centre de recherche historique. Le vol du coffre-fort pourrait compromettre ces efforts de renaissance scientifique.
La situation devient d’autant plus critique que Yangambi occupe une position centrale dans le méga projet Couloir vert Kivu-Kinshasa. Cette initiative d’envergure nationale vise à restructurer l’économie agricole et environnementale de la région. L’insécurité grandissante menace directement la réalisation de ce programme vital pour le développement de la Province Orientale.
Le Dr Asumani ne cache pas son amertume. « Des moyens considérables sont déployés pour revitaliser l’INERA. Si l’insécurité continue de progresser, c’est l’avenir même de la République et tous les projets en cours qui sont mis en péril ». Ces propos reflètent l’inquiétude générale qui gagne la communauté scientifique locale.
Les autorités provinciales ont ouvert une enquête pour identifier et interpeller les responsables de cette attaque. Les méthodes employées par les assaillants suggèrent une opération minutieusement préparée. Comment un groupe aussi important a-t-il pu opérer sans être repéré ? Quelles mesures seront prises pour sécuriser durablement les infrastructures scientifiques de la région ?
Cette attaque contre l’INERA Yangambi dépasse le simple fait divers. Elle symbolise les défis sécuritaires auxquels fait face la Province Orientale dans son développement économique et scientifique. La protection des centres de recherche devient un enjeu national alors que la RDC mise sur l’innovation agricole pour assurer sa croissance.
La communauté scientifique attend maintenant des actions concrètes pour renforcer la sécurité autour des installations stratégiques. Le vol du coffre-fort à Yangambi servira-t-il de électrochoc pour une meilleure protection des institutions de recherche ? La réponse des autorités déterminera l’avenir de nombreux projets scientifiques essentiels pour le développement de la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd