Dans un contexte où l’accès à l’éducation reste un défi majeur en République Démocratique du Congo, particulièrement dans les zones périphériques de Kinshasa, une lueur d’espoir se dessine à l’école Don Bosco de Ngaliema. ENGEN DRC, filiale du groupe Vivo Energy, vient de matérialiser son engagement envers la jeunesse congolaise en prenant en charge les frais scolaires et en offrant des fournitures complètes aux élèves de cet établissement.
Mais au-delà du simple geste caritatif, quelle est la véritable portée de cette initiative ? Comment une entreprise pétrolière peut-elle contribuer durablement à l’éducation dans des quartiers défavorisés ? La réponse se trouve peut-être dans la philosophie même de cette action, qui s’inscrit dans une vision à long terme du développement communautaire.
« Investir dans les communautés où nous opérons, investir dans la jeunesse, c’est la façon la plus sûre pour briser le cycle de la pauvreté », affirme avec conviction Moussa Konate, Directeur Général d’ENGEN DRC. Cette déclaration résume l’ambition qui anime ce programme éducatif : créer un impact durable qui dépasse la simple assistance ponctuelle.
La veille de la rentrée scolaire 2025-2026, l’établissement a ainsi reçu une dotation complète comprenant cahiers, stylos, uniformes, sacs et chaussures. Pour des familles souvent confrontées à des difficultés économiques, ce soutien représente bien plus qu’un simple coup de pouce : c’est une véritable bouée de sauvetage qui permet à des enfants de poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions.
La Sœur Chantal Muzinga, Directrice de l’école Don Bosco Ngaliema, ne cache pas son émotion : « Nous nous sentons valorisés parce qu’on sent qu’ENGEN s’investit dans l’éducation de la jeunesse et rejoint notre charisme. Nous donnons à la jeunesse une éducation où elle se sent épanouie. »
Ce programme, initié depuis 2008, ne se limite pas à une action isolée. Il s’inscrit dans une stratégie globale de développement durable articulée autour de trois piliers fondamentaux : l’éducation, l’environnement, et la santé. Une approche holistique qui reconnaît l’interdépendance des différents aspects du développement humain.
Mais quelle est la méthodologie derrière cette initiative ? ENGEN DRC cible spécifiquement les 100 meilleurs élèves de plusieurs établissements partenaires, dont Sainte Rita, Don Bosco Lukunga et Don Bosco MASTNAK. Cette sélection basée sur le mérite académique vise à promouvoir l’excellence tout en maintenant une exigence de performance.
« L’objectif c’est de faire la promotion de l’excellence pour nous permettre d’être confiant sur le bien-fondé de l’action que nous sommes en train de mener », précise M. Konate, qui n’hésite pas à fixer une barre élevée : obtenir au moins 65% de moyenne à la fin de l’année scolaire.
Cette conditionnalité introduit une dimension intéressante dans le paysage des initiatives sociales en RDC. Elle transforme l’aide en un véritable partenariat éducatif où chaque partie prenante – entreprise, école, élèves – s’engage dans une démarche d’excellence réciproque.
Dans un pays où le système éducatif fait face à de nombreux défis, de telles initiatives privées peuvent-elles réellement faire la différence ? La question mérite d’être posée. Si elles ne remplaceront jamais l’action de l’État, elles constituent néanmoins des compléments précieux qui démontrent l’importance des partenariats public-privé dans le secteur de l’éducation.
L’engagement d’ENGEN DRC dans l’éducation à Kinshasa soulève également une réflexion plus large sur la responsabilité sociale des entreprises en RDC. Au-delà de leurs activités commerciales, les entreprises ont-elles un rôle à jouer dans le développement social du pays ? L’exemple d’ENGEN DRC semble apporter une réponse positive à cette interrogation.
Alors que la RDC continue de chercher des solutions durables pour améliorer son système éducatif, des initiatives comme celle d’ENGEN DRC à l’école Don Bosco Ngaliema offrent des pistes de réflexion intéressantes. Elles montrent comment le secteur privé peut contribuer concrètement à l’éducation tout en créant un impact mesurable sur les communautés locales.
Reste à savoir si ce modèle pourra être reproduit et amplifié. La pérennité de telles actions dépendra de leur capacité à s’inscrire dans une vision à long terme, mais aussi de leur aptitude à créer un véritable changement systémique dans l’approche de l’éducation en RDC.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd