Le centre de santé de Kimua, situé dans la zone de Kibua au territoire de Walikale, fait face à une crise sanitaire sans précédent. La rupture de médicaments qui frappe cette structure médicale met en péril la vie de centaines de patients, particulièrement vulnérables dans ce contexte d’instabilité sécuritaire.
Comment assurer les soins de base quand les routes d’approvisionnement sont coupées ? La question se pose avec acuité pour le personnel médical de Kimua, dont l’infirmier titulaire Diop Makindo alerte sur la situation critique. « L’axe routier vers Nyabiondo, Masisi et Goma est devenu impraticable à cause des violences armées dans le territoire voisin de Masisi », explique-t-il. Cette rupture d’approvisionnement affecte directement la prise en charge des maladies les plus courantes dans la région.
La situation devient particulièrement préoccupante face à l’afflux massif de déplacés fuyant les combats entre les rebelles de l’AFC/M23 et les forces gouvernementales. Le centre santé Kimua, unique structure médicale de la zone, se retrouve submergé. « Nous sommes obligés de référer les cas les plus graves vers Ntoto, Kibua ou Walikale, mais ces transferts représentent un défi supplémentaire dans ce contexte d’insécurité », déplore Diop Makindo.
Les pathologies les plus fréquemment rencontrées dans ce centre santé incluent le paludisme, la gale et les diarrhées – des maladies qui, sans traitement approprié, peuvent rapidement devenir mortelles. La crise sanitaire Kibua s’aggrave de jour en jour, alors que les déplacés guerre Masisi continuent d’affluer, augmentant la pression sur des ressources médicales déjà insuffisantes.
La situation devient critique pour les blessés guerre prise en charge qui arrivent directement des lignes de front. « Nous recevons des patients avec des blessures par balle ou des traumatismes liés aux combats, mais sans médicaments essentiels, notre capacité à les soigner est sévèrement limitée », témoigne l’infirmier titulaire. Cette incapacité à prodiguer des soins appropriés aux victimes du conflit représente une violation grave du droit humanitaire international.
Que faire face à cette urgence médicale ? Diop Makindo lance un appel pressant aux autorités sanitaires et aux organisations humanitaires. « Nous avons besoin d’un appui urgent pour rétablir notre stock de médicaments et sauver des vies humaines », insiste-t-il. La réponse à cette crise sanitaire nécessite une intervention coordonnée qui tienne compte des contraintes sécuritaires tout en garantissant l’accès aux soins pour les populations civiles.
La question qui se pose maintenant est : comment organiser un pont médical dans une zone aussi instable ? Les solutions alternatives, comme l’acheminement par voie aérienne ou l’établissement de corridors humanitaires, méritent d’être envisagées urgemment. La communauté internationale doit se mobiliser pour éviter que cette rupture médicaments Nord-Kivu ne se transforme en catastrophe humanitaire aux proportions dramatiques.
La résilience des structures sanitaires en période de conflit représente un enjeu crucial pour la protection des civils. Le cas du centre de santé Kimua illustre tragiquement comment l’insécurité peut paralyser complètement un système de santé déjà fragile. La protection des infrastructures médicales et la garantie de l’accès humanitaire devraient constituer des priorités absolues pour toutes les parties au conflit.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd