La représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Vivian van de Perre, a livré un diagnostic sans concession sur la situation dans l’Est congolais à l’issue de sa visite de trois jours dans le Grand Nord-Kivu. Son constat, dressé mercredi 24 septembre à Beni, souligne l’urgence d’une solution politique durable pour mettre fin à trois décennies de conflits cycliques.
Devant la presse locale, la cheffe adjointe de la MONUSCO a martelé un message clair : « La guerre n’a jamais été la solution dans aucun pays du monde ». Une affirmation qui sonne comme un désaveu des approches purement militaires privilégiées par certains acteurs. Mais comment concilier cette position avec la réalité sécuritaire quotidienne vécue par les populations du Kivu ? La diplomate onusienne esquisse une réponse en prônant des mécanismes alternatifs, tout en reconnaissant la complexité d’une crise aux racines historiques profondes.
Le plaidoyer pour le processus politique Congo s’accompagne d’un réalisme teinté d’urgence humanitaire. Vivian van de Perre alerte sur les dangers d’une escalade militaire qui « met la vie de la population en danger ». Son discours met en lumière le coût humain insoutenable de ce conflit oublié, où civils, femmes et enfants paient le prix fort de calculs géostratégiques qui les dépassent. La paix Est RDC apparaît dès lors comme un impératif moral autant que politique.
Quelle feuille de route concrète propose la MONUSCO Beni pour sortir de l’impasse ? La représentante onusienne précise que son institution n’entend pas piloter directement les négociations, mais jouer un rôle de soutien aux médiations qatarienne, américaine et africaine. Cette position d’accompagnement témoigne-t-elle d’une nouvelle stratégie de la communauté internationale face à la guerre Est Congo ? Reste que le calendrier des négociations paix RDC demeure flou, alors que les violences persistent sur le terrain.
La suite du périple de Vivian van de Perre à Bunia, en Ituri voisine, permettra-t-elle de consolider ce message ? La région connaît des tensions similaires qui appellent des réponses coordonnées. L’enjeu dépasse les simples déclarations d’intention : il s’agit de transformer l’essai diplomatique en actions tangibles pour des populations épuisées par trente ans de promesses non tenues. Le processus politique peut-il réellement infléchir une dynamique conflictuelle aussi ancrée ?
La question reste ouverte, mais le timing n’est pas neutre. Cette prise de position intervient dans un contexte régional volatile, où les équilibres géopolitiques se recomposent rapidement. Le gouvernement congolais saura-t-il saisir l’opportunité d’un règlement négocié, ou continuera-t-il à privilégier l’option militaire ? Les prochains jours à Bunia apporteront peut-être des éléments de réponse supplémentaires sur l’évolution de la stratégie onusienne dans la région.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net