Lors d’une récente intervention aux Nations Unies, Human Rights Watch (HRW) a émis un appel solennel pour une mobilisation internationale accrue en faveur de la justice en République démocratique du Congo (RDC). L’organisation a insisté sur l’impérative nécessité de mettre en œuvre des mécanismes judiciaires efficaces pour les victimes des violences persistantes dans les provinces orientales du pays, où l’impunité reste la norme.
La situation des droits humains en RDC, particulièrement dans les régions du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, demeure alarmante. Depuis des décennies, ces zones sont le théâtre de conflits armés impliquant une multitude de groupes rebelles et de forces gouvernementales, entraînant des violations graves et répétées des droits fondamentaux. Les crimes commis incluent des massacres de civils, des violences sexuelles systématiques, des recrutements forcés d’enfants soldats et des déplacements massifs de populations. Malgré l’ampleur des atrocités, les auteurs jouissent d’une impunité quasi totale, faute de systèmes judiciaires nationaux fonctionnels et de volonté politique.
Human Rights Watch a souligné que la communauté internationale doit impérativement soutenir les initiatives visant à renforcer la justice transitionnelle et les poursuites pénales. Lors de l’événement onusien, les représentants de HRW ont appelé à une coordination accrue entre la Cour pénale internationale (CPI), les juridictions congolaises et les mécanismes d’enquête des Nations Unies. Ils ont également plaidé pour l’établissement de commissions vérité et réconciliation, ainsi que pour des réparations adéquates pour les victimes. Comment envisager une paix durable sans justice pour les innombrables personnes affectées ?
La Cour pénale internationale a ouvert plusieurs enquêtes concernant les crimes perpétrés en RDC, notamment au Nord-Kivu, où les violences ont atteint un paroxysme ces dernières années. Cependant, les procédures judiciaires peinent à avancer en raison de obstacles logistiques, de l’insécurité persistante et de pressions politiques. Par ailleurs, le système judiciaire congolais souffre de lacunes structurelles, telles que le manque de ressources, la corruption endémique et l’absence de protection des témoins. Ces défis compromettent sérieusement l’accès à la justice pour les victimes et entretiennent un cycle de violence.
Face à cette crise, Human Rights Watch Congo a exhorté les autorités congolaises à honorer leurs engagements internationaux en matière de droits humains, notamment depuis l’accession de la RDC au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. L’organisation a également alerté sur les risques de retard dans la mise en place d’une commission d’enquête indépendante promise par les Nations Unies, en raison de contraintes budgétaires. Un tel retard pourrait aggraver le déficit de documentation des crimes et réduire à néant les espoirs de justice.
La lutte contre l’impunité en RDC est non seulement une question de droit, mais aussi un prérequis essentiel pour la stabilisation du pays et de la région des Grands Lacs. Les victimes des conflits dans l’est de la RDC méritent que leur voix soit entendue et que les responsables rendent des comptes. Sans une justice effective, comment briser le cercle vicieux de la violence et construire une société fondée sur le respect des droits humains ?
En conclusion, l’appel de Human Rights Watch résonne comme un avertissement urgent : la communauté internationale et les autorités congolaises doivent agir sans délai pour instaurer une justice crédible et inclusive. Les prochaines étapes devraient inclure un soutien technique et financier accru aux institutions judiciaires nationales, une coopération renforcée avec la CPI, et la protection des défenseurs des droits humains. C’est seulement à ce prix que l’impunité pourra être combattue et que les victimes pourront envisager un avenir meilleur.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: https://www.hrw.org/news/2025/09/23/a-call-for-meaningful-action-to-support-justice-in-the-democratic-republic-of-congo?utm_source=chatgpt.com
