La République Démocratique du Congo fait face à un paradoxe économique inquiétant : alors que le taux d’inflation devrait atteindre son niveau le plus bas depuis quatre ans à 7,8%, la masse salariale RDC continue de représenter une épée de Damoclès pour les finances publiques. Cette situation crée un déséquilibre budgétaire potentiellement dangereux pour l’économie nationale RDC.
Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, a tiré la sonnette d’alarme mardi 23 septembre au sortir de la réunion hebdomadaire du Comité de conjoncture économique. « Si la masse salariale continue de croître sans contrôle, l’essentiel des recettes publiques sera absorbé par le paiement des salaires au détriment des investissements en infrastructures et du développement », a-t-il déclaré.
Cette mise en garde intervient dans un contexte où le gouvernement Suminwa économie tente de concilier plusieurs impératifs contradictoires. D’un côté, la nécessité de maintenir la paix sociale en préservant les emplois publics, de l’autre, l’obligation de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour les investissements structurants. Comment atteindre cet équilibre délicat sans compromettre la fragile stabilité économique ?
La situation actuelle présente un tableau contrasté. D’un côté, l’inflation Congo montre une nette amélioration avec une projection à 7,8% pour la fin de l’année, un niveau historiquement bas qui témoigne des efforts de stabilisation macroéconomique. De l’autre, la pression exercée par les dépenses de personnel sur le budget national menace d’annuler ces progrès.
« Des actions courageuses sont nécessaires pour garantir un équilibre entre dépenses courantes et investissements structurants », a insisté Daniel Mukoko Samba. Cette déclaration souligne la difficulté de l’arbitrage auquel fait face l’exécutif congolais, tiraillé entre les exigences immédiates et les besoins de développement à long terme.
Dans ce paysage économique complexe, une lueur d’espoir provient du marché des changes. Le vice-Premier ministre a en effet fait état d’une amélioration notable de la stabilité du franc congolais stabilisation au cours des derniers jours. « La Banque centrale a procédé à un ajustement du niveau des réserves obligatoires tandis que le Gouvernement a poursuivi un resserrement budgétaire, notamment par la bonne gestion des échéances fiscales », a-t-il expliqué.
Cette coordination entre politique monétaire et budgétaire a produit des résultats tangibles. Le raffermissement de la monnaie nationale face au dollar n’est donc pas le fruit du hasard, mais bien la conséquence d’une stratégie délibérée. L’objectif affiché est de poursuivre sur cette lancée afin que le taux de change atteigne « un niveau compatible avec l’activité économique ».
La stabilisation du franc congolais vise principalement à renforcer la confiance des acteurs économiques et à protéger le pouvoir d’achat des ménages. Dans un contexte où l’inflation Congo recule, cette politique monétaire prudente pourrait créer les conditions d’une reprise durable de l’investissement privé.
Néanmoins, le défi principal reste la maîtrise de la masse salariale RDC. Avec des recettes fiscales encore insuffisantes pour financer à la fois le fonctionnement de l’État et les investissements nécessaires, le gouvernement devra faire preuve de courage politique pour réformer en profondeur la gestion des finances publiques.
La question qui se pose maintenant est de savoir comment le gouvernement Suminwa économie parviendra à concilier ces impératifs contradictoires. Va-t-il opter pour une réduction des effectifs de la fonction publique ? Privilégiera-t-il une augmentation des recettes fiscales grâce à une meilleure collecte ? Ou trouvera-t-il une troisième voie innovante pour résoudre cette équation budgétaire complexe ?
L’enjeu est de taille : il s’agit rien moins que de préserver les acquis récents en matière de stabilité macroéconomique tout en créant les conditions d’une croissance inclusive et durable. Le succès ou l’échec de cette politique déterminera dans une large mesure la trajectoire de développement de la RDC pour les années à venir.
Alors que l’économie nationale RDC se trouve à la croisée des chemins, la coordination entre toutes les institutions publiques apparaît plus nécessaire que jamais. La stabilisation du franc congolais stabilisation constitue une première victoire, mais elle ne suffira pas à elle seule à garantir la soutenabilité des finances publiques. Le véritable test consistera à mettre en œuvre les réformes structurelles qui permettront de rééquilibrer durablement le budget national.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net