Le géant suisse des matières premières, Glencore, est au cœur de négociations cruciales pour la vente de sa participation majoritaire dans Kamoto Copper Company (KCC), un actif minier de premier plan en République démocratique du Congo (RDC). Cette opération, qui concerne l’un des plus grands producteurs de cuivre et de cobalt au monde, pourrait rebattre les cartes du secteur minier congolais. Mais pourquoi un tel désengagement à un moment où la demande pour ces métaux stratégiques explose ?
Kamoto Copper Company représente un pilier de l’économie minière de la RDC, avec des réserves estimées à plusieurs millions de tonnes de cuivre et de cobalt. La participation minière RDC de Glencore dans KCC est ainsi un enjeu capital, tant pour le géant suisse que pour le pays hôte. Les discussions actuelles incluent des acteurs majeurs comme Orion Resource Partners et Rio Tinto, signe de l’attractivité persistante des investissements miniers Katanga.
Le contexte de cette vente Glencore Kamoto Copper Company s’inscrit dans une période de tensions croissantes autour du resource nationalism RDC. Les autorités congolaises ont durci leur position sur les redevances et la fiscalité minière, augmentant les risques pour les investisseurs étrangers. Par exemple, la suspension des exportations de cobalt prévue pour 2025 illustre cette volonté de contrôle accru sur les ressources nationales. Glencore, confronté à des différends fiscaux et opérationnels, pourrait voir dans cette cession une opportunité de réduire son exposition aux aléas politiques.
Sur le plan économique, la production de cuivre cobalt Congo est essentielle pour la transition énergétique mondiale. Le cobalt, en particulier, est indispensable à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, avec une demande projetée en hausse de 15 % par an d’ici 2030. La vente de KCC pourrait donc influencer les chaînes d’approvisionnement globales, surtout si un nouvel acteur comme Rio Tinto, déjà présent dans la région, renforce sa position.
Les acheteurs potentiels, Orion Resource Partners et Rio Tinto, apportent des stratégies distinctes. Orion, spécialisé dans les métaux critiques, pourrait viser une intégration verticale, tandis que Rio Tinto chercherait à consolider son portefeuille africain. Cette diversification des investissements miniers Katanga pourrait stimuler la concurrence, mais elle soulève aussi des questions sur la pérennité des emplois locaux et le partage des bénéfices.
D’un point de vue géopolitique, cette transaction intervient dans un paysage dominé par la Chine, qui contrôle près de 80 % du secteur minier congolais. L’entrée d’acteurs occidentaux comme Orion ou Rio Tinto pourrait rééquilibrer les influences, mais elle risque aussi d’accentuer les rivalités. La RDC, en tant que hub critique pour le cuivre et le cobalt, doit naviguer entre attractivité des investissements et souveraineté nationale.
En conclusion, la vente de la participation de Glencore dans KCC marque un tournant pour l’industrie minière congolaise. Si elle se concrétise, elle pourrait catalyser une nouvelle ère d’investissements, mais aussi exacerber les défis liés à la gouvernance et à la répartition des richesses. À l’heure où la course aux métaux verts s’intensifie, la RDC devra impérativement optimiser ses politiques pour tirer pleinement profit de ses atouts naturels.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://www.reuters.com/world/africa/glencore-talks-sell-stake-kamoto-copper-co-bloomberg-news-reports-2025-09-19/