Dans une opération médicale d’envergure, soixante femmes victimes de fistule obstétricale ont retrouvé l’espoir à l’hôpital général de référence de Kirungu, au cœur de la province du Tanganyika. Cette intervention chirurgicale gratuite, organisée par la fondation Artemedis, représente une lueur d’espoir pour ces patientes souvent marginalisées par cette pathologie dévastatrice.
Mais qu’est-ce que la fistule obstétricale exactement ? Imaginez une brèche anormale entre le vagin et la vessie ou le rectum, conséquence directe d’un travail prolongé et obstructif lors de l’accouchement. Cette condition affecte principalement les femmes vivant dans des régions où l’accès aux soins obstétricaux d’urgence reste limité. Les conséquences sont doubles : incontinence urinaire ou fécale permanente, et souvent un rejet social profond.
Le Dr Nessy Basimike, médecin responsable de la fondation Artemedis, nous éclaire sur le déroulement de cette campagne médicale exceptionnelle. « Malgré des défis logistiques significatifs, nos équipes ont réalisé des miracles », confie-t-il. Le personnel médical a déployé des efforts remarquables pour venir à bout des soixante interventions programmées.
Quels sont ces défis qui entravent le bon fonctionnement de l’hôpital Kirungu ? Le médecin dresse un tableau préoccupant : une salle d’opération sous-équipée, un appareil de réanimation hors service, et un personnel nécessitant des formations complémentaires. Pourtant, contre toute attente, les interventions se sont déroulées avec succès. Comment expliquer ce paradoxe ? La détermination des équipes médicales et l’organisation rigoureuse de la fondation Artemedis ont permis de contourner ces obstacles.
La chirurgie fistule gratuite représente bien plus qu’une simple intervention médicale. Pour ces femmes originaires de diverses localités du territoire de Moba, c’est une renaissance sociale qui s’annonce. Après des années de honte et d’isolement, elles peuvent enfin envisager un retour à une vie normale. Mais le chemin vers la guérison complète nécessite une phase cruciale : les soins post-opératoires.
Actuellement, les patientes opérées bénéficient d’une prise en charge post-opératoire minutieuse à l’hôpital général de référence de Kirungu. Cette période de surveillance médicale est essentielle pour prévenir les infections et assurer la cicatrisation optimale des tissus. Le personnel soignant veille à ce que chaque femme reçoive les antibiotiques nécessaires, les soins de plaie appropriés et surtout, l’éducation sanitaire pour maintenir les résultats de l’intervention.
Qu’en est-il de la convalescence après le retour au domicile ? La fondation Artemedis a mis en place un protocole de suivi rigoureux. Les femmes recevront des conseils pratiques sur les mesures d’hygiène à adopter, les positions à éviter pendant la cicatrisation, et le calendrier de contrôle médical. Une question cruciale se pose : comment garantir la durabilité de ces interventions face aux défis structurels persistants ?
La situation de l’hôpital Kirungu reflète un problème plus large dans le système de santé congolais. Le manque d’équipements modernes et la vétusté des installations compromettent la qualité des soins. Pourtant, des initiatives comme celle de la fondation Artemedis démontrent qu’avec des moyens adaptés et une volonté ferme, des solutions existent. Les femmes fistule Tanganyika méritent une attention particulière dans les politiques sanitaires nationales.
Au-delà de l’aspect purement médical, cette campagne soulève une question fondamentale : comment améliorer durablement l’accès aux soins obstétricaux d’urgence en RDC ? La prévention reste la solution la plus efficace contre la fistule obstétricale. Cela passe nécessairement par un renforcement des structures sanitaires locales, la formation du personnel médical, et surtout, la sensibilisation des communautés sur l’importance des consultations prénatales.
Les soins post-opératoires RDC représentent un maillon essentiel dans la chaîne de guérison. Sans un suivi approprié, les résultats des interventions chirurgicales peuvent être compromis. Il est donc impératif que les autorités sanitaires et les partenaires techniques unissent leurs efforts pour doter les structures comme l’hôpital Kirungu des moyens nécessaires à un accompagnement complet des patientes.
Cette réussite médicale dans le Tanganyika ouvre la voie à un espoir renouvelé pour toutes les femmes congolaises souffrant de fistule obstétricale. Elle démontre qu’avec un engagement concerté entre organisations internationales, autorités locales et communauté médicale, des solutions durables peuvent émerger. Le chemin reste long, mais chaque femme guérie représente une victoire significative contre cette pathologie dévastatrice.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net