Les populations des villages de Minjenje, Malemo et Mpety font face à une situation sécuritaire critique. Samedi 20 septembre, les rebelles de l’AFC/M23 ont ordonné l’évacuation immédiate de ces zones devenues l’épicentre d’affrontements violents opposant le groupe armé aux forces gouvernementales congolaises.
Selon des informations concordantes, cet ultimatum intervient dans un contexte de renforcement militaire significatif des positions rebelles. Les combattants de l’AFC/M23 auraient annoncé préparer des opérations de grande envergure dans cette zone frontalière entre les territoires de Walikale et Masisi. Une déclaration qui soulève des inquiétudes quant à une escalade prochaine des violences.
Plusieurs observateurs analysent cette demande d’évacuation comme une conséquence directe de l’avancée récente des wazalendo dans la région. Ces milices d’autodéfense locales ont engagé des opérations militaires contre les rebelles depuis deux semaines, modifiant sensiblement les rapports de force sur le terrain.
L’ordre d’évacuation fait suite à des bombardements intensifs des forces gouvernementales sur les positions rebelles autour de Bibwe. Ce village stratégique était passé sous contrôle de l’AFC/M23 il y a environ une semaine, après de violents combats contre les wazalendo. La reprise des hostilités a transformé ces localités en véritables champs de bataille, exposant les civils à un danger immédiat.
Déjà, un mouvement de population massif a été observé dès samedi en direction de Kalembe et Kalonge, situés à l’est de Mpety. Des centaines de familles, fuyant les combats, se retrouvent confrontées à une précarité extrême. La situation humanitaire se détériore rapidement dans une région où l’accès à l’assistance reste limité, voire inexistant pour de nombreux déplacés.
Cette nouvelle vague de déplacement aggrave une crise humanitaire déjà chronique dans le Nord-Kivu. Les besoins en abris, nourriture, eau potable et soins médicaux augmentent exponentiellement, tandis que les organisations humanitaires peinent à atteindre les populations affectées en raison de l’insécurité persistante.
Les autorités locales et les acteurs humanitaires font face à un dilemme complexe : comment organiser une réponse efficace dans un environnement aussi volatile ? L’évacuation ordonnée par les rebelles crée de facto des corridors humanitaires incertains, où la protection des civils reste la principale préoccupation.
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette situation. Les récentes développements dans les territoires de Masisi et Walikale risquent-ils de déstabiliser davantage une région déjà fragilisée par des années de conflit ? La recrudescence des affrontements et les déplacements forcés de population pourraient annoncer une nouvelle phase critique dans la crise du Nord-Kivu.
Alors que les rebelles se préparent à de nouvelles opérations militaires, le sort des populations civiles reste incertain. L’urgence humanitaire exige une coordination renforcée entre tous les acteurs, mais la complexité du terrain et l’imprévisibilité des combats compliquent considérablement toute intervention.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd