Médecins Sans Frontières dévoile un bilan humanitaire remarquable dans le Grand Katanga pour le premier semestre 2025. L’organisation a réalisé pas moins de 10 interventions d’urgence dans cette vaste région congolaise, démontrant une capacité d’action exceptionnelle face aux crises sanitaires récurrentes.
Le chiffre le plus marquant concerne la campagne de vaccination contre la rougeole : plus de 530 000 enfants âgés de 2 à 59 mois ont été protégés contre cette maladie mortelle. Comment une telle performance est-elle possible dans une région confrontée à d’immenses défis logistiques ? La réponse réside dans la détermination des équipes médicales sur le terrain.
Parallèlement à cette vaste campagne préventive, MSF a pris en charge près de 10 000 patients déjà atteints par la rougeole. Ces interventions curatives ont sans doute sauvé de nombreuses vies dans des zones où l’accès aux soins reste limité. Mais le défi ne s’arrête pas là.
La ville de Lubumbashi, capitale du Haut-Katanga, a connu une recrudescence de cas de choléra avec plus de 9 000 patients traités par l’organisation. Cette situation alarmante soulève une question cruciale : comment renforcer durablement la prévention contre les maladies hydriques dans les centres urbains congolais ?
Milena Bertou Klein, responsable du projet MSF dans le Grand Katanga, alerte sur les obstacles rencontrés : « L’enclavement de certaines zones de santé, le mauvais état des routes et la méfiance de certaines familles face à la vaccination compliquent considérablement notre travail ». Ces défis logistiques et culturels nécessitent des solutions adaptées.
La experte insiste particulièrement sur l’importance d’atteindre une couverture vaccinale optimale : « Une bonne couverture qui protège tous les enfants, c’est 95%. Il faut que ce vaccin atteigne aussi les zones les plus reculées et difficiles d’accès ». Cet objectif ambitieux requiert une mobilisation continue de tous les acteurs de santé publique dans la région.
Face au choléra, MSF prône une approche multisectorielle impliquant non seulement les autorités sanitaires, mais aussi les secteurs en charge de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des déchets. Les interventions humanitaires au Katanga doivent ainsi s’inscrire dans une vision globale de développement des infrastructures básiques.
L’organisation appelle à une coordination renforcée avec les autorités locales pour assurer une réponse durable face aux épidémies récurrentes. Les succès enregistrés dans les interventions d’urgence ne doivent pas faire oublier l’impérative nécessité de renforcer les systèmes de santé locaux.
Ces résultats impressionnants démontrent l’impact concret des actions humanitaires bien coordonnées. Ils soulignent également l’urgence d’investir davantage dans la prévention et les systèmes de santé locaux pour réduire la dépendance aux interventions d’urgence. La santé publique dans le Haut-Katanga mérite une attention soutenue pour protéger durablement les populations vulnérables.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net