Alors que les défis agricoles persistent en République Démocratique du Congo, une initiative prometteuse voit le jour. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC), lance un projet ambitieux de formation destiné aux jeunes et aux femmes dans le secteur agricole.
Ce programme innovant, qui combine entrepreneuriat agricole, numérique et bonnes pratiques durables, représente-t-il une solution viable pour relever les défis alimentaires du pays ? La réponse semble positive, à en juger par l’enthousiasme des premiers participants.
Henri Paul Eloma, assistant du Représentant-pays de la FAO, explique la vision derrière ce projet : « D’ici la fin de l’année, nous allons assurer la formation des jeunes et des femmes dans trois provinces à savoir : la ville province de Kinshasa à Maluku ; Kwango à Kenge ; et Kwilu, spécialement à Kikwit et à Idiofa. On est dans les mille cinq cents personnes à former dans sa phase pilote ».
Le projet FAO formation agriculture RDC se distingue par son approche holistique. Comment former les jeunes femmes entrepreneurs agricoles sans leur donner les outils numériques nécessaires à leur développement ? Cette question semble avoir trouvé sa réponse dans le programme qui inclut l’apprentissage des transactions bancaires par téléphone, une compétence essentielle dans le Congo moderne.
Mais l’innovation ne s’arrête pas là. La formation met l’accent sur les pratiques agricoles durables Congo, particulièrement cruciale dans des régions comme Maluku où, comme le souligne Henri Paul Eloma, « les mauvaises pratiques agricoles font que les terres soient de plus en plus dégradées ». Cette commune proche de Kinshasa symbolise les défis environnementaux auxquels font face de nombreuses zones périurbaines.
Le numérique en agriculture Kinshasa et dans les provinces de Kwango et Kwilu représente un pilier essentiel de cette initiative. Dans un pays où la connectivité mobile ne cesse de croître, intégrer le digital dans les pratiques agricoles traditionnelles pourrait bien révolutionner le secteur. Les participants apprendront ainsi à utiliser les technologies disponibles pour améliorer leur productivité et leur accès aux marchés.
Le projet pilote FAO Kwango Kwilu et Kinshasa sert de laboratoire pour une approche qui pourrait s’étendre à l’ensemble du territoire national. Mais quels sont les défis spécifiques à ces régions ? À Maluku, la proximité avec la capitale offre des débouchés commerciaux intéressants mais aussi une pression foncière importante. Dans le Kwango et le Kwilu, les enjeux diffèrent, avec des terres souvent plus fertiles mais un accès aux marchés plus complexe.
« Il faut que les gens sachent comment produire surtout dans les milieux qui sont aussi dégradés comme Maluku », insiste Henri Paul Eloma. Cette déclaration souligne l’urgence d’adopter des méthodes respectueuses de l’environnement. Les formations aborderont donc des techniques de régénération des sols, de gestion de l’eau et d’agroécologie adaptées au contexte local.
La question qui se pose maintenant est : cette initiative suffira-t-elle à inverser la tendance ? Avec seulement 1 500 bénéficiaires dans sa phase initiale, l’impact direct pourrait sembler limité. Cependant, la stratégie de la FAO mise sur un effet multiplicateur : chaque personne formée devient à son tour un formateur dans sa communauté.
Les défis ne manquent pas. L’accès aux terres, le financement des activités agricoles, la commercialisation des produits… Autant d’obstacles que les participants devront surmonter. Mais l’approche intégrée du projet, combinant formation technique, accompagnement entrepreneurial et outils numériques, offre une réponse complète à ces problématiques.
Alors que la RDC cherche à renforcer sa sécurité alimentaire et à créer des emplois pour sa jeunesse, des initiatives comme ce projet de formation représentent un espoir tangible. La réussite de ce projet pilote FAO Kwango Kwilu et Kinshasa pourrait ouvrir la voie à un changement durable dans le paysage agricole congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
