La pollution plastique étouffe progressivement la région du Nord-Kivu, transformant les paysages verdoyants en décharges à ciel ouvert. Dans cette urgence écologique, une lueur d’espoir émerge des salles de classe de Goma, où des élèves malentendants deviennent les messagers inattendus d’une prise de conscience environnementale.
Le vendredi 19 septembre dernier, l’organisation Appui aux initiatives communautaires de conservation de l’environnement et de développement durable (AICED) a orchestré une campagne de sensibilisation historique. Ciblant spécifiquement l’école primaire Neema et l’Institut Ephatha, établissements accueillant des élèves sourds et malentendants, cette initiative brise les barrières de l’exclusion environnementale.
« Nos enfants sourds sont fréquemment mis à l’écart dans nos communautés, pourtant les effets nocifs de la pollution plastique touchent tout le monde sans exception », alerte Faustin Nyebone, responsable de l’ONG AICED. Son constat est sans appel : la marginalisation de certaines catégories sociales dans le combat écologique constitue une faille dangereuse dans la lutte contre la pollution plastique en RDC.
Comment expliquer l’urgence de cette mobilisation inclusive ? Les équipes de sensibilisation ont détaillé avec une pédagogie adaptée les méfaits des déchets plastiques. Ces envahisseurs silencieux, souvent brûlés ou abandonnés, dégradent les sols agricoles, empoisonnent les rivières du bassin du Congo et affectent même le développement cérébral des enfants. La santé des populations riveraines du lac Kivu est directement menacée par cette invasion plastique.
La particularité de cette approche réside dans sa méthodologie inclusive. Les sensibilisateurs ont utilisé des supports visuels et des techniques de communication adaptées pour garantir une compréhension optimale du message environnemental. « Je pense qu’une fois sensibilisés, ces enfants rapporteront ce message à leurs parents et à leur communauté », espère un membre de l’équipe d’animation.
Les conséquences de la pollution plastique sur la santé publique dans le Nord-Kivu sont-elles suffisamment prises en compte ? Les études récentes montrent que l’incinération sauvage des plastiques libère des particules toxiques responsables de troubles respiratoires et neurologiques. Les nappes phréatiques contaminées par les microplastiques deviennent des bombes sanitaires à retardement pour les populations de Goma.
L’engagement des élèves bénéficiaires témoigne de l’efficacité de cette démarche inclusive. « Un petit geste répété par chacun peut sauver des vies », rappelle Faustin Nyebone, soulignant l’importance des actions individuelles dans cette bataille collective. Les jeunes participants se sont engagés à devenir des relais d’information within leurs familles et communautés, promettant d’adopter des gestes écoresponsables au quotidien.
Cette initiative pionnière de l’ONG AICED ouvre une nouvelle ère dans la sensibilisation environnementale au Congo. Elle démontre que la protection de l’environnement doit transcender les handicaps et inclure toutes les composantes de la société. La pollution plastique à Goma ne pourra être vaincue que par une mobilisation véritablement inclusive, où chaque citoyen, regardless of ses particularités, devient un acteur du changement.
Alors que la planète suffoque sous le poids du plastique, la jeunesse malentendante de Goma montre la voie d’une conscientisation environnementale sans exclusion. Leur message, porté par les mains qui signent et les regards qui parlent, résonne comme un appel urgent à l’action collective. La survie des écosystèmes congolais dépendra de notre capacité à écouter toutes les voix, especially celles traditionnellement marginalisées dans le débat écologique.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
