La situation sécuritaire dans les provinces du Kwilu et du Kwango suscite une inquiétude grandissante. Pas moins de 78 conflits coutumiers et fonciers ont été officiellement recensés par les forces armées. Ces tensions, qualifiées de « poudrières » par les experts, pourraient-elles dégénérer en affrontements intercommunautaires généralisés ? La question préoccupe au plus haut point les autorités militaires et civiles.
Le général-major Shiko Tshintambwe, commandant de la première zone de défense, a tiré la sonnette d’alarme à l’issue d’une mission d’inspection approfondie. Vendredi dernier, lors d’un point presse tenu à l’état-major, il a confirmé l’extrême volatilité de la situation. Ces conflits, bien que localisés, présentent un risque de contagion inédit. La proximité géographique avec Kinshasa, siège des institutions nationales, ajoute une dimension stratégique critique à ces foyers de tension.
Le porte-parole de la 11e région militaire n’a pas minimisé la gravité des faits. Certains de ces différends ancestraux pourraient basculer dans la violence organisée. Les routes nationales n°1 et n°17 sont particulièrement vulnérables. Pourquoi ces axes sont-ils si sensibles ? Ils constituent des artères vitales pour l’approvisionnement de la capitale et le désenclavement des territoires.
La mission a également évalué le processus de démobilisation des ex-combattants Mobondo. Les conclusions sont sans appel : ces éléments armés représentent toujours une menace sécuritaire tangible. Leur présence persistante le long des axes routiers complique davantage le travail des forces de l’ordre. Comment garantir la sécurité des civils et la libre circulation des biens dans un tel contexte ?
Un rapport détaillé sera transmis à la haute hiérarchie militaire. L’objectif est de proposer des solutions urgentes et durables. La complexité des conflits coutumiers RDC exige une approche multidimensionnelle, mêlant dialogue communautaire et présence sécuritaire renforcée. L’insécurité Kwilu-Kwango ne peut être traitée par des mesures purement répressives.
La mission militaire RDC se poursuivra prochainement dans la province du Maï-Ndombe. Cette extension géographique témoigne de la volonté des autorités de prendre à bras-le-corps le défi des tensions foncières Congo. La menace Mobondo RDC dépasse le cadre local et requiert une coordination interprovinciale.
Les populations locales, prises en étau entre les héritages coutumiers et les enjeux sécuritaires contemporains, attendent des actions concrètes. La stabilisation de ces régions est cruciale pour la cohésion nationale et le développement économique. L’heure est à la vigilance et à l’action concertée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd