Alors que près de 43% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique en République Démocratique du Congo, une lueur d’espoir se profile à l’horizon. Le gouvernement congolais a décidé de faire de l’alimentation scolaire un pilier central de sa politique de protection sociale. Mais comment transformer cette volonté en réalité tangible pour des millions d’écoliers ?
Lors du récent sommet de la Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire à Fortaleza, la ministre d’État Raïssa Malu a dévoilé des chiffres encourageants : 176 établissements scolaires ont déjà mis en œuvre le programme d’alimentation en 2024. Ces cantines scolaires représentent-elles le début d’une révolution nutritionnelle dans le pays ?
La réponse semble se trouver dans la Stratégie nationale de l’alimentation scolaire 2025-2030, présentée comme une approche novatrice et multisectorielle. Cette vision ambitieuse lie éducation, santé, agriculture et protection sociale, avec une attention particulière pour les zones rurales et vulnérables. L’accent est mis sur la flexibilité des interventions et la promotion de jardins potagers scolaires, véritables laboratoires vivants pour l’éducation nutritionnelle et scientifique.
Les résultats de 2023 montrent l’ampleur du défi mais aussi les progrès accomplis : grâce au partenariat avec le Programme alimentaire mondial, plus de 906 000 enfants ont bénéficié de repas scolaires dans 180 écoles, y compris dans des zones en crise. Ces chiffres démontrent que même dans des contextes difficiles, des solutions existent.
L’ancrage communautaire apparaît comme le secret de la durabilité de ce programme. En impliquant les communautés locales, le gouvernement espère créer un système résilient qui survivra aux changements politiques et économiques. Les récents contacts bilatéraux avec le Brésil, pays pionnier en matière d’alimentation scolaire, pourraient apporter des solutions innovantes inspirées du modèle brésilien, financé par des ressources locales et centré sur l’enfant.
Mais le chemin reste long. La diversification des sources de financement et le renforcement des partenariats locaux constitueront les prochains défis à relever. La question qui se pose maintenant est simple : ces cantines scolaires pourront-elles devenir le rempart contre la malnutrition qui affecte près d’un enfant sur deux en RDC ?
L’avenir de millions d’enfants congolais dépendra de la capacité à transformer cette stratégie en actions concrètes, durables et accessibles à tous. Le programme d’alimentation scolaire pourrait bien être la clé pour briser le cycle de la malnutrition et construire une génération en meilleure santé, mieux éduquée et plus résiliente.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net