Dans la province du Maniema, où de nombreux enfants vulnérables peinent à accéder à l’éducation, une lueur d’espoir persiste grâce à des initiatives locales. Le Groupe scolaire Saint Martin de Kindu représente un modèle remarquable d’inclusion éducative en République Démocratique du Congo.
Comment une institution scolaire peut-elle maintenir sa mission éducative face aux défis financiers tout en assurant la scolarisation gratuite des orphelins ? La réponse se trouve dans l’engagement sans faille du Frère Thomas Miani Bikenge et de son équipe pédagogique.
Ces enfants, dont les parents ont succombé au VIH/SIDA, connaissent souvent la double peine de la perte parentale et de la stigmatisation sociale. Sans soutien familial ni ressources financières, leur avenir scolaire semblerait compromis. Pourtant, l’établissement refuse de les abandonner à leur sort.
« Notre objectif va au-delà de l’instruction académique », explique le Frère Miani. « Nous voulons offrir à ces enfants un cadre stable où ils peuvent se reconstruire et envisager un avenir meilleur, malgré les épreuves qu’ils traversent. »
Cette approche holistique comprend non seulement l’accès gratuit aux cours, mais également un accompagnement psychosocial adapté aux traumatismes vécus par ces jeunes élèves. Les enseignants formés spécifiquement pour cette mission comprennent les défis particuliers auxquels font face ces enfants vulnérables.
Mais comment une école congolaise parvient-elle à financer une telle initiative ? Le Frère Miani reconnaît les difficultés : « Les défis sont nombreux, notamment financiers. Nous dépendons largely de la solidarité locale et de quelques partenaires qui croient en notre mission. Chaque rentrée scolaire représente un nouveau défi à relever. »
Malgré ces obstacles, les résultats parlent d’eux-mêmes. Des dizaines d’enfants, qui autrement seraient privés d’éducation, poursuivent aujourd’hui leur scolarité grâce à ce programme. Certains ont même pu accéder à l’enseignement secondaire, une perspective inimaginable sans ce soutien crucial.
Cette initiative questionne plus largement le système éducatif congolais : jusqu’à quand l’accès à l’éducation restera-t-il un privilège plutôt qu’un droit fondamental pour tous les enfants ? Le modèle du Groupe scolaire Saint Martin pourrait-il inspirer d’autres établissements à travers le pays ?
Alors que la RDC continue de se reconstruire, l’investissement dans l’éducation des populations les plus vulnérables représente un enjeu crucial pour le développement durable du pays. Des initiatives comme celle de Kindu démontrent que des solutions locales existent, mais elles nécessitent un soutien accru des autorités et de la communauté internationale.
L’éducation gratuite pour les orphelins n’est pas seulement une question de charité, mais un impératif de justice sociale et un investissement dans l’avenir de toute une nation. Le travail accompli par le Frère Thomas Miani Bikenge et son équipe mérite d’être salué, mais surtout reproduit à plus grande échelle.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net