Le territoire de Djugu, en Ituri, a de nouveau été le théâtre de violences meurtrières ce samedi 19 septembre. Trois civils ont été froidement abattus par des miliciens présumés de la CODECO alors qu’ils vaquaient à leurs activités agricoles. Une attaque ciblant délibérément des populations vulnérables, majoritairement déplacées, cherchant à subsister dans leurs champs.
Selon des sources militaires locales, les assaillants ont surgi de manière inattendue, ouvrant le feu à plusieurs reprises sur ces agriculteurs sans défense. Deux victimes ont succombé sur-le-champ à leurs blessures par balle, dans une scène de chaos indescriptible. Le troisième agriculteur, grièvement touché, n’a pu être sauvé malgré les efforts pour le secourir.
Dans une simultanéité troublante, un autre drame se jouait à Masumbuko, toujours dans le territoire de Djugu. Deux personnes circulant à moto en direction de Bunia sont tombées dans une embuscade tendue par des éléments armés non identifiés. L’un des passagers a été tué sur le coup, tandis que l’autre, sérieusement blessé, a été évacué d’urgence vers l’hôpital de Drodro pour des soins intensifs.
L’intervention rapide des casques bleus de la MONUSCO et des Forces armées de la RDC (FARDC) a permis de repousser les assaillants et de sécuriser la zone. Des témoins oculaires rapportent que cette réaction prompte des forces de sécurité a probablement évité un bilan plus lourd. Comment expliquer cette recrudescence d’attaques contre des civils désarmés ?
La tension sécuritaire s’est prolongée jusqu’au dimanche 21 septembre, lorsque des miliciens CODECO ont de nouveau manifesté leur présence en tirant en direction du site de déplacés de Rhoo, pourtant sous protection de la MONUSCO. La vigoureuse riposte des casques bleus a contraint les agresseurs à prendre la fuite, évitant ainsi une nouvelle tragédie.
Ces incidents successifs ont paralysé les activités socio-économiques de toute la région. Le marché hebdomadaire de Djugu, vital pour l’approvisionnement des communautés locales, n’a pu ouvrir ce dimanche, créant une pénurie supplémentaire dans une zone déjà fragilisée. Les populations vivent dans une psychose permanente, incapables de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Cette escalade de violence dans le territoire de Djugu interroge sur l’efficacité des mesures de sécurisation déployées jusqu’à présent. Malgré la présence conjointe de la MONUSCO et des FARDC, les groupes armés continuent de semer la terreur parmi les civils. Jusqu’à quand cette spirale infernale persistera-t-elle en Ituri ?
Les autorités provinciales et nationales sont appelées à renforcer urgemment la sécurité dans cette région meurtrie. La protection des civils doit devenir la priorité absolue pour mettre fin à ces massacres répétés qui frappent impitoyablement des populations déjà éprouvées par des années de conflit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net