Une parade militaire inquiétante s’est déroulée ce dimanche à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Le groupe rebelle M23 y a présenté plus de 7 000 nouvelles recrues, selon des sources sécuritaires locales. Cette démonstration de force intervient dans un contexte de négociations de paix fragiles entre la RDC et le Rwanda.

Les nouvelles troupes, alignées sur la place principale de la ville, arboraient des uniformes neufs et un équipement militaire moderne. Le défilé s’est déroulé sous le commandement visible des chefs militaires du M23, dont plusieurs officiers présumément rwandais selon des observateurs internationaux.

Le recrutement massif du M23 soulève des questions cruciales sur les véritables intentions du mouvement rebelle. Comment un groupe supposément en voie de démobilisation peut-il engager autant de combattants ? Où trouvent-ils les ressources pour équiper et former ces nouvelles recrues ?

Des témoins locaux rapportent que plusieurs jeunes défilants semblaient mineurs, ce qui contrevient aux conventions internationales sur les enfants soldats. Des organisations humanitaires présentes dans la région s’inquiètent déjà des possibles violations des droits de l’homme.

Cette démonstration de force militaire intervient à un moment critique des négociations de paix. Les pourparlers, menés sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, peinaient déjà à avancer face aux positions divergentes de Kinshasa et de Kigali.

Le gouvernement congolais a immédiatement condamné ce « spectacle provocateur » qui selon lui « sape les efforts de paix ». Dans un communiqué officiel, la présidence dénonce « une manœuvre destinée à faire pression sur les négociations ».

La communauté internationale observe avec inquiétude cette escalade militaire. L’ONU a appelé à la retenue de toutes les parties et rappelé l’urgence de trouver une solution pacifique à ce conflit qui déchire l’est de la RDC depuis des décennies.

Les conséquences humanitaires de ce regain de tensions pourraient être désastreuses. Déjà, des milliers de civils fuient les zones de recrutement intensif, craignant d’être enrôlés de force par les différents groupes armés.

La crise sécuritaire dans le Nord-Kivu continue de s’aggraver malgré les multiples initiatives de paix. Le déploiement récent de forces régionales de l’EAC n’a pas réussi à endiguer l’avancée des rebelles, qui contrôlent désormais plusieurs territoires clés autour de Goma.

Les populations civiles paient le prix fort de cette escalade militaire. Les besoins humanitaires augmentent exponentiellement tandis que l’accès aux zones conflictuels se réduit comme peau de chagrin.

La viabilité de l’accord de paix semble plus compromise que jamais. Le M23, par ce défilé provocateur, envoie un message clair : sa capacité militaire ne faiblit pas, bien au contraire.

La balle est désormais dans le camp de la communauté internationale et des médiateurs régionaux. Leur capacité à imposer un cessez-le-feu durable sera déterminante pour l’avenir de toute la région des Grands Lacs.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: https://apnews.com/article/e9312a2261208eafff0432b7b4159db4?utm_source=chatgpt.com