Kinshasa a servi de cadre ce jeudi 18 septembre à un événement diplomatique majeur, alors que le Fleuve Congo Hôtel accueillait le colloque international Chine-Afrique centrale. Organisée par l’ambassade de Chine en RDC en partenariat avec le Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS), cette rencontre stratégique visait à évaluer la mise en œuvre des engagements pris lors de la 9ᵉ Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) tenue récemment à Beijing.
Des experts, responsables politiques et scientifiques de huit pays – Chine, RDC, Congo-Brazzaville, Gabon, Tchad, Angola, Centrafrique et Cameroun – ont engagé des discussions approfondies sur les perspectives de coopération et les progrès accomplis depuis le dernier sommet FOCAC. Le thème central, « La voie à suivre pour les pays d’Afrique centrale pour concrétiser les acquis du Forum sur la Coopération Sino-Africaine», a orienté les réflexions vers la modernisation et l’édification d’une communauté de destin partagé.
Les dix actions prioritaires annoncées par le président chinois Xi Jinping lors du FOCAC 2024 ont constitué le cœur des débats. Ces engagements couvrent des domaines aussi variés que le commerce, l’interconnexion infrastructurelle, les chaînes industrielles, le développement agricole, la santé publique, les échanges culturels, le développement vert et la sécurité commune. Comment ces initiatives peuvent-elles transformer concrètement les économies d’Afrique centrale?
L’ambassadeur de Chine en RDC, Zhao Bin, a souligné l’importance cruciale de la coopération intellectuelle et scientifique. « Mutualisons nos sagesses pour bâtir un cœur de l’Afrique dynamique», a-t-il déclaré, appelant à un effet multiplicateur des échanges entre groupes de réflexion chinois et africains. Le diplomate a invité les partenaires africains à s’inspirer de l’expérience chinoise en matière de réduction de la pauvreté et de modernisation.
François Mwamba Tshishimbi, coordonnateur du CPVS, a pour sa part insisté sur l’urgence de renforcer les capacités locales en recherche et innovation. « Nous avons l’obligation d’organiser une véritable armée de chercheurs et de scientifiques», a-t-il martelé, soulignant la nécessité de capitaliser sur le rapprochement sino-africain. Cette coopération, selon lui, doit également stimuler la synergie entre pays d’Afrique centrale eux-mêmes.
Les participants ont convenu que la mise en œuvre effective des engagements FOCAC nécessitera une coordination renforcée entre tous les acteurs. La Déclaration de Beijing, qui s’aligne sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et le Programme de développement durable 2030 de l’ONU, offre un cadre ambitieux mais réalisable pour transformer les relations sino-africaines.
Ce colloque de Kinshasa marque une étape importante dans la concrétisation des promesses faites à Beijing. La question qui demeure est de savoir comment les pays d’Afrique centrale pourront transformer ces engagements en bénéfices tangibles pour leurs populations, tout en renforçant leur intégration régionale et leur position sur l’échiquier international.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
