La délégation de la Banque mondiale, conduite par Albert Zeufack, Directeur des opérations pour la RDC, a clos sa mission à Lubumbashi par des engagements concrets visant à maximiser les retombées économiques du Corridor Lobito pour la population congolaise. Cette visite stratégique s’inscrivait dans le double cadre de la dissémination du rapport économique national et de l’identification des leviers d’investissement sur cet axe ferroviaire crucial.
Le ministre provincial des Finances du Haut-Katanga, représentant le Gouverneur intérimaire, a accueilli favorablement cette initiative, soulignant l’impérieuse nécessité d’aligner les intérêts locaux avec les potentialités de ce corridor transfrontalier. Une étude d’impact économique, menée conjointement par les universités de Lubumbashi, Kolwezi et les experts de la Banque mondiale, sera réalisée pour quantifier les bénéfices escomptés et anticiper les défis structurels.
L’approche prônée par l’institution financière internationale transforme radicalement la vision du projet : le Corridor Lobito ne doit plus être perçu comme une simple infrastructure logistique, mais comme une véritable plateforme de diversification économique et de création d’emplois durables. Comment la RDC peut-elle tirer profit de cette opportunité unique pour restructurer son économie minière dominante ? La réponse réside dans une synergie inédite entre acteurs publics, privés et académiques.
Les discussions avec la Société nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC) ont mis en lumière l’urgence des réformes structurelles nécessaires pour moderniser cette entreprise publique stratégique. Fabien Mutomb Kan Kato, Directeur général de la SNCC, a échangé avec la délégation sur les défis opérationnels et les opportunités de financement pour accompagner cette mutation indispensable au succès du corridor.
L’événement phare de cette visite fut la présentation du rapport économique par Cédric Deguenonvo, Économiste principale de la Banque mondiale, à l’Université de Lubumbashi. En présence du Recteur Kishiba Fitula Gilbert et de la communauté académique, cet échange a permis d’alimenter la réflexion sur les politiques fiscales et incitatives nécessaires à une croissance inclusive.
Le partenariat noué avec l’UNILU marque un tournant dans la coopération académique : accès à des bases de données économiques exclusives, renforcement des capacités en gestion des risques sociaux et environnementaux, et adaptation des curricula aux normes internationales. Cette collaboration préparera les futurs diplômés congolais à répondre aux défis du développement tout en renforçant leur compétitivité sur le marché du travail régional.
La réunion avec la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) section Haut-Katanga, présidée par Patrick Muland, a permis d’impliquer le secteur privé dans cette dynamique collective. Zouhour Karray, spécialiste du développement du secteur privé, a modéré des discussions fructueuses sur les opportunités concrètes offertes aux entreprises locales : logistique intégrée, services auxiliaires, et diversification des activités économiques le long du corridor.
La Banque mondiale, à travers cette mission multidimensionnelle, démontre sa volonté d’accompagner la RDC dans une transformation économique structurelle. Le Corridor Lobito représente bien plus qu’une voie ferrée : c’est un catalyseur potentiel pour une croissance partagée, à condition que les réformes nécessaires soient implémentées avec rigueur et vision stratégique.
Les prochains mois seront déterminants pour concrétiser ces engagements, avec en ligne de mire la réalisation de l’étude d’impact, le lancement des programmes de formation universitaire et l’accélération des réformes au sein de la SNCC. La réussite de ce projet structurant pourrait servir de modèle pour d’autres régions minières de la RDC, démontrant que la diversification économique est possible grâce à des partenariats internationaux bien structurés et alignés sur les priorités nationales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
