La République Démocratique du Congo se trouve à l’aube d’une révolution économique numérique sans précédent. Selon le dernier rapport du Groupe Spécial Mobile Association (GSMA) dévoilé ce jeudi 18 septembre 2025 lors du Digital Africa Summit à Kinshasa, le pays pourrait générer près de 9,8 trillions de francs congolais supplémentaires au Produit Intérieur Brut et connecter 9,7 millions de nouveaux utilisateurs uniques à l’internet mobile d’ici 2029.
Ce document stratégique, intitulé « Stimuler la croissance économique par la transformation numérique en RDC », démontre comment une économie numériquement intégrée, soutenue par une infrastructure mobile robuste, peut devenir un catalyseur de croissance, d’inclusion et de productivité. Les secteurs clés identifiés comme bénéficiaires potentiels incluent l’agriculture, les mines et les services publics, piliers traditionnels de l’économie congolaise.
Mais comment la RDC peut-elle concrétiser cette vision prometteuse ? Le rapport souligne que cette transformation ambitieuse nécessite impérativement la mise en œuvre de réformes ciblées en matière de politiques publiques et d’infrastructures numériques. La route vers la digitalisation complète exige une approche structurée et concertée entre tous les acteurs du écosystème numérique congolais.
Angela Wamola, responsable Afrique de la GSMA, a dressé un constat sans complaisance devant la presse : « Seulement 15% de la population congolaise est actuellement connectée à internet ». Cette réalité contraste cruellement avec le potentiel immense du pays, mais la responsable voit dans cette situation une opportunité de croissance phénoménale. La GSMA travaille activement à rendre la RDC attractive pour les investisseurs du domaine des télécommunications, crucial pour combler ce gap numérique.
« Nous examinons comment les politiques et cadres réglementaires, en termes de transparence, peuvent être améliorés pour attirer les investissements directs étrangers », a expliqué Mme Wamola. « Il s’agit de faire de la RDC un endroit attractif pour investir, particulièrement dans le secteur des télécommunications ».
La représentante de la GSMA Afrique a également évoqué les réflexions en cours concernant la stimulation de la demande auprès de la population, l’aide au citoyen congolais moyen pour se connecter en ligne, et la facilitation d’accès aux smartphones et ordinateurs portables. La question cruciale de l’alphabétisation numérique à l’ère de l’intelligence artificielle constitue également une priorité absolue.
Augustin Kibasa Maliba, ministre de l’économie numérique, présent à cet événement majeur, a salué ce rapport qu’il qualifie d’« ouverture d’un nouveau chapitre pour la RDC ». Dans son discours devant une assistance attentive, le ministre a appelé le gouvernement, le secteur privé et les partenaires internationaux à « la responsabilité de transformer les recommandations en actions concrètes ».
Le rapport propose un cadre national collaboratif articulé autour de cinq priorités urgentes. La modernisation des cadres fiscaux figure en tête de liste, avec pour objectif de simplifier la fiscalité du secteur pour réduire les prix et encourager l’investissement dans la transformation digitale Congo.
Le renforcement de la planification numérique et énergétique constitue le second pilier, nécessitant une coordination des politiques de l’énergie et des télécoms pour combler les écarts d’accès en zones rurales. L’accélération du développement des compétences numériques through des partenariats public-privé préparera les citoyens à la participation digitale.
L’élargissement de l’accès au spectre et la réforme des licences garantiront la disponibilité de fréquences abordables grâce à des processus transparents. Enfin, l’exploitation du mobile pour les services publics intégrera les plateformes mobiles dans l’éducation, la santé et les services gouvernementaux.
Ce rapport de la GSMA RDC arrive à point nommé alors que le continent africain accélère sa transformation numérique. La RDC, avec son marché immense et son potentiel de croissance, pourrait devenir un leader régional en matière d’économie numérique si ces recommandations sont suivies d’effets concrets.
L’industrie mobile, selon les déclarations de la GSMA, se dit prête à travailler main dans la main avec le gouvernement congolais pour offrir une croissance inclusive portée par la technologie. Le Digital Africa Summit 2025 aura ainsi servi de catalyseur pour une prise de conscience collective sur l’urgence de la transformation digitale en RDC.
La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques et des investisseurs privés. La mise en œuvre de ces recommandations déterminera si la RDC saisira cette opportunité historique de faire son entrée dans l’ère du numérique ou si elle restera à la traîne dans la révolution digitale qui transforme le continent africain.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd