Le pont Bundwe, artère vitale reliant le Grand Kasaï au Haut-Katanga, subit une interruption totale de trafic depuis mercredi dernier. Cette coupure stratégique, orchestrée par l’Office des routes, vise à remplacer les traverses et tôles de soutien compromises, opération estimée à cinq jours de travaux intensifs.
Comment une infrastructure aussi cruciale a-t-elle pu se dégrader à ce point ? La réponse réside dans le passage répété des poids lourds qui ont progressivement érodé sa structure, culminant par un effondrement partiel début septembre. Cet incident prévisible plonge aujourd’hui la région dans une crise logistique sans précédent.
Les conséquences économiques sont immédiates et sévères. Plus de trente camions de marchandises et près de deux cents passagers sont immobilisés dans des conditions précaires. Des abris de fortune surgissent le long des berges, exposant les populations aux intempéries et aux risques sanitaires.
Le report du trafic vers des moyens alternatifs – pirogues et motos – génère une inflation des coûts de transport. Cette surcharge se répercute mécaniquement sur les prix des denrées alimentaires et produits de première nécessité, créant un choc inflationniste localisé.
L’effondrement du pont Bundwe révèle une vérité crue : les infrastructures routières congolaises fonctionnent au-delà de leur capacité critique. Cet incident n’est pas un cas isolé mais le symptôme d’un déficit chronique d’entretien des ouvrages d’art.
Les autorités provinciales promettent une réhabilitation rapide, mais cinq jours d’interruption représentent une éternité pour l’économie régionale. Chaque heure d’immobilisation équivaut à des millions de francs congolais de pertes commerciales et à une aggravation de la précarité humaine.
À quand une politique nationale de maintenance préventive des infrastructures stratégiques ? La question mérite d’être posée alors que le pays compte plusieurs ponts présentant des signes similaires de fatigue structurelle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net