La localité de Musienene, en territoire de Lubero au Nord-Kivu, vit sous l’emprise de miliciens Wazalendo accusés de multiples exactions contre les populations civiles. Pillages, viols, extorsions et arrestations arbitraires sont devenus le quotidien d’une population abandonnée à son sort, dans une zone où l’autorité de l’État brille par son absence.
Selon des sources locales concordantes, ces miliciens ont érigé des barrières illégales sur les axes Musienene-Lukanga et Musienene-Luhutu, où ils imposent des taxes exorbitantes au gré de leur humeur. Les tirs incontrôlés et le gaspillage de munitions créent un climat de terreur permanent, tandis que l’usurpation de l’autorité judiciaire mine toute possibilité de recours pour les victimes.
La société civile de Baswagha, par la voix de son président Kambale Maboko Fanuel, dénonce une situation intolérable. Deux civils, Charles Kambale et Vianney, croupiraient actuellement en détention arbitraire. Comment ces miliciens justifient-ils leur présence ? Quelle mission poursuivent-ils réellement alors qu’ils ne semblent s’adonner qu’à la tracasserie systématique des habitants ?
La tension a atteint son paroxysme avec la mort tragique d’Adidja, un opérateur économique, dans la nuit du 15 au 16 septembre. Cet incident a provoqué des manifestations de colère réprimées dans le sang par les miliciens, faisant une autre victime. La société civile locale condamne avec la plus grande fermeté ces actes barbares et exige justice.
Face à cette escalade de violence, les forces vives de Musienene ont remis un mémorandum à l’administrateur militaire du territoire de Lubero le 17 septembre. Ce document exige le départ immédiat de tous les éléments Wazalendo et une sécurisation durable de la zone. Les autorités ont promis une réponse, mais les populations restent sceptiques après des mois d’impunité.
Cette situation alarmante dans le Nord-Kivu confirme les alertes précédemment lancées par Amnesty International. Dans son rapport du 20 août, l’organisation documentait déjà les violations massives du droit international humanitaire par les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. Les exécutions sommaires, viols collectifs et attaques contre les structures sanitaires semblent se poursuivre en toute impunité.
La communauté internationale doit-elle rester silencieuse face à ces atrocités ? Jusqu’à quand les populations civiles du Nord-Kivu devront-elles subir ces violations systématiques de leurs droits fondamentaux ? L’absence de l’État dans ces zones reculées crée un terrain propice à toutes les exactions, laissant les habitants dans une détresse absolue.
La sécurisation de l’Est de la RDC reste un défi majeur qui nécessite une réponse coordonnée et déterminée. Les miliciens Wazalendo, comme d’autres groupes armés, doivent rendre des comptes pour leurs actions. La protection des civils et le rétablissement de l’autorité de l’État doivent devenir des priorités absolues pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd