Dans un geste politique hautement symbolique, le Professeur Jacques Djoli Eseng’ekeli, Rapporteur de l’Assemblée nationale et président national des Bâtisseurs du Congo (BC), a procédé ce jeudi 18 septembre 2025 à un renouvellement solennel de son engagement envers l’Union sacrée de la Nation. Cette cérémonie, qui s’est déroulée en présence de Me André Tshitenge, conseiller juridique et politique de l’Union sacrée, intervient à un moment crucial pour la méga plateforme politique présidentielle.
La scène protocolaire, soigneusement orchestrée, a vu le leader des Bâtisseurs du Congo conduire une délégation complète de son bureau politique, tous arborant les insignes de l’Union sacrée après avoir accompli les formalités d’usage. Cette démonstration d’unité, presque militaire dans sa précision, envoie un message sans équivoque sur l’alignement total du parti derrière la plateforme présidentielle.
Les échanges entre Jacques Djoli Eseng’ekeli et le Secrétaire permanent de l’Union sacrée, le professeur André Mbata, se sont déroulés hors des caméras, alimentant les spéculations sur le contenu réel des discussions. Que se cache-t-il derrière ces portes closes? Quel agenda politique se négocie dans les coulisses du pouvoir?
Dans sa déclaration à la presse, le Rapporteur de l’Assemblée nationale a circonscrit la portée politique de son geste: «L’Union sacrée a adopté, lors du Congrès présidé par le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, haute Autorité de l’Union sacrée, ses statuts et son règlement intérieur. Il était important que nous, BC comme parti politique, puissions renouveler notre engagement.»
Le discours de Djoli Eseng’ekeli révèle les tensions sous-jacentes qui traversent la majorité présidentielle. Tout en affirmant sa loyauté, le président des Bâtisseurs du Congo n’a pas manqué de rappeler les attentes populaires: «La population attend que nous puissions répondre à nos promesses de campagne. L’Union sacrée ne doit pas seulement être une plateforme victorieuse, mais une machine qui doit arriver à répondre aux promesses.»
Cette déclaration, en apparence anodine, constitue en réalité un avertissement voilé à l’adresse du gouvernement. Le contrôle parlementaire exercé par l’Assemblée nationale, institution où les Bâtisseurs du Congo occupent une position stratégique, pourrait se faire plus pressant si les résultats tardent à venir.
La question sécuritaire occupe une place centrale dans le propos du leader politique: «Une partie du territoire national est occupée. Il faudra que l’Union sacrée restaure l’autorité de l’État et réaffirme la souveraineté de l’État.» Ce rappel à l’ordre, dans le contexte sécuritaire fragile de l’est de la RDC, sonne comme un ultimatum discret adressé à l’exécutif.
La présence massive des cadres des Bâtisseurs du Congo, mobilisés «comme un seul homme» autour de leur leader, démontre la structuration et la discipline de ce parti politique. Freddy Michel Kanga, Charles Bokundo, Bienvenue Ise Konya, Angel Apusa Sango, Francine Fumu et les autres secrétaires nationaux ont tous participé à cette démonstration de force politique.
Cette cérémonie de renouvellement d’engagement dépasse le simple ritualisme politique. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de repositionnement des Bâtisseurs du Congo au sein de l’échiquier politique congolais. Jacques Djoli Eseng’ekeli, en tant que Rapporteur de l’Assemblée nationale, joue habilement de sa double casquette pour renforcer l’influence de son parti.
L’Union sacrée, qui dispose pourtant d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les institutions provinciales, montre ainsi les premiers signes de tensions internes. La nécessité de «créer une cohésion sociale autour du chef de l’État», mentionnée par Djoli, trahit les préoccupations sur l’unité réelle de la majorité présidentielle.
Le véritable enjeu, au-delà des déclarations d’allégeance, réside dans la capacité de l’Union sacrée à transformer sa victoire électorale en résultats tangibles pour la population congolaise. Le gouvernement, comme le rappelle subtilement le président des Bâtisseurs du Congo, «est en train d’y travailler, et il sera contrôlé par l’Assemblée nationale.»
Cette phrase, apparemment anodine, constitue en réalité le cœur du message politique: les parlementaires, et particulièrement les Bâtisseurs du Congo, entendent exercer pleinement leur fonction de contrôle. La méga plateforme politique devra donc naviguer entre les exigences de l’exécutif et les pressions du législatif, dans un équilibre délicat qui déterminera sa survie politique.
La politique congolaise, toujours aussi complexe, voit ainsi s’écrire un nouveau chapitre dans les relations entre l’Union sacrée et ses composantes. Jacques Djoli Eseng’ekeli, par ce geste calculé, positionne les Bâtisseurs du Congo en force incontournable de la majorité présidentielle, tout en préservant sa capacité de critique et de contrôle. Un jeu d’équilibre subtil qui pourrait déterminer l’avenir politique de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net