La gestion des déchets médicaux représente un défi majeur pour les établissements de santé en République Démocratique du Congo. Comment éviter que ces résidus potentiellement dangereux ne deviennent une menace pour la population et l’environnement ? La réponse vient de prendre forme concrète à Kinshasa avec l’installation d’incinérateurs industriels de haute technologie dans six centres hospitaliers publics.
Ces équipements modernes, offerts par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), marquent un tournant décisif dans la gestion des déchets dangereux au Congo. Capables d’atteindre des températures avoisinant les 1000 °C, ces incinérateurs transforment en cendres inertes près de 300 kg de déchets médicaux par jour. Une performance remarquable comparée aux anciens brûleurs en briques qui ne dépassaient guère les 110 °C.
Mais pourquoi une telle innovation suscite-t-elle autant d’enthousiasme parmi les professionnels de santé ? La réponse réside dans les risques sanitaires que représentent les déchets médicaux mal traités. Aiguilles usagées, compresses souillées, produits pharmaceutiques périmés – autant de matériaux qui peuvent transmettre des infections ou contaminer les sols et les nappes phréatiques lorsqu’ils sont éliminés de manière inadéquate.
Jean-Jacques Diyabanga, expert en hygiène au ministère de la Santé, souligne l’impact environnemental de cette initiative : « Ces incinérateurs fonctionnant à l’essence et à l’électricité permettent une combustion complète des déchets, limitant ainsi les émissions polluantes et protégeant mieux notre écosystème ».
Le Dr Édouard Bolamba, médecin chef de la zone de santé de N’Djili, insiste sur l’importance cruciale de former le personnel à l’utilisation correcte de ces équipements. « La technologie la plus avancée ne sert à rien sans une manipulation appropriée. Nous devons garantir que ces incinérateurs soient utilisés selon les normes pour assurer une destruction totale des déchets dangereux ».
Au-delà de Kinshasa, le projet montre déjà des perspectives d’expansion prometteuses. Le ministère de la Santé annonce que d’autres régions bénéficieront prochainement de ces équipements. Le centre hospitalier IME Kimpese au Kongo Central, le laboratoire provincial de Lubumbashi, l’hôpital Mwangeji du Lualaba et l’hôpital de Makiso dans la Tshopo figurent parmi les prochains établissements à être équipés.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de renforcement du système de santé congolais. En améliorant la gestion des déchets médicaux, on réduit les risques d’infections nosocomiales, on protège les communautés vivant à proximité des hôpitaux et on préserve l’environnement pour les générations futures.
Quels sont les bénéfices concrets pour la population ? Une diminution des risques de contamination, une meilleure salubrité aux abords des hôpitaux et une approche plus responsable de la gestion des risques sanitaires. Autant d’avantages qui contribuent à renforcer la confiance dans le système de santé public.
La collaboration avec l’UNICEF démontre une fois de plus l’importance des partenariats internationaux pour moderniser les infrastructures médicales en RDC. Ces incinérateurs ne sont pas simplement des machines – ils représentent un engagement collectif en faveur de la santé publique et du développement durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net