Une nouvelle attaque meurtrière des Forces démocratiques alliées (ADF) a une nouvelle fois ensanglanté la région de Beni dans la nuit du mercredi au jeudi 18 septembre. Les rebelles ont ciblé la cellule Mbutaba, située dans le quartier Matembo, commune de Mulekera, à l’extrême nord-ouest de la ville de Beni. Cette incursion soulève des questions cruciales sur la sécurité des civils dans cette zone en proie à une insécurité chronique.
Selon les informations recueillies auprès des sources locales, les assaillants ont surpris les positions militaires dans une opération bien coordonnée. Les exactions commises témoignent de la brutalité caractéristique des rebelles ADF en RDC. Une femme pygmée a perdu la vie dans cette attaque, tandis qu’un jeune homme est porté disparu, suscitant l’inquiétude quant à son sort.
Le bilan matériel est tout aussi alarmant : six maisons ont été réduites en cendres, plongeant des familles entières dans le désarroi. Le centre de santé de Mbutaba a également été visé, bien qu’un incendie majeur ait pu être évité in extremis. Cette cible sanitaire interroge sur les stratégies de terreur employées par ces groupes armés.
Face à cette recrudescence des violences, la société civile locale tire la sonnette d’alarme. Germain Kathimika, président de la société civile, déconseille formellement aux agriculteurs de se rendre dans les champs et forêts de Mbutaba, Mutube, Sayo, Kaubeli et Vuthala. Ces zones sont désormais considérées comme à haut risque, paralysant ainsi les activités économiques essentielles à la survie des populations.
La réactivité des services de sécurité est vivement critiquée. Malgré des alertes données à temps, la réponse aurait été insuffisante pour prévenir cette tragédie. Comment expliquer cette faille dans le dispositif de protection des civils ? Les autorités locales et nationales sont une fois de plus interpellées sur l’urgence de renforcer la sécurité dans l’Est de la RDC.
Cette attaque s’inscrit dans une longue série d’incursions rebelles qui maintiennent la population de Beni dans un état de peur permanente. Depuis plusieurs années, les habitants vivent avec l’incertitude quant à leur avenir, prisonniers d’un conflit qui semble sans fin. La protection des civils reste-t-elle une priorité réellement appliquée sur le terrain ?
Les récentes opérations militaires contre les ADF ont-elles réellement affaibli leur capacité de nuisance ? Cette nouvelle attaque suggère que les rebelles conservent une capacité opérationnelle préoccupante. La coordination entre les différentes forces de sécurité mérite d’être réexaminée pour éviter de nouvelles pertes civiles.
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu. Les partenaires techniques et financiers de la RDC attendent des actions concrètes pour endiguer cette violence persistante. La stabilisation de l’Est congolais passe par une réponse robuste et coordonnée contre toutes les groupes armés.
Les défis sécuritaires dans la région de Beni nécessitent une approche multidimensionnelle. Au-delà des actions militaires, des solutions politiques et socio-économiques doivent être envisagées. La population mérite de retrouver une sécurité durable et la possibilité de reconstruire leurs vies dans la dignité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net