La demande en produits pétroliers dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo connaît une progression remarquable, passant de 50 555 m³ à plus de 85 000 m³ selon les dernières données du ministère de l’Économie nationale. Cette augmentation spectaculaire de 68% en moins d’un an soulève une question fondamentale : comment expliquer cette croissance exceptionnelle dans un contexte économique régional souvent volatile ?
Les réformes structurelles engagées par le gouvernement dans le secteur pétrolier semblent porter leurs fruits. La lutte acharnée contre la fraude et la contrebande, combinée à une baisse significative des prix à la pompe, a créé un environnement propice à la consommation légale. L’assainissement macroéconomique a restauré la confiance des opérateurs et des consommateurs, permettant ainsi une expansion saine du marché.
La visite terrain du vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba à Muanda, dans le Kongo Central, les 17 et 18 septembre dernier, démontre l’importance stratégique que le gouvernement accorde à ce secteur vital. Cette mission d’évaluation de l’approvisionnement pétrolier national et d’inspection de la chaîne logistique témoigne d’une approche proactive face aux défis opérationnels.
Le soutien gouvernemental aux opérateurs pétroliers, matérialisé par un fonds spécial débloqué pour la Société Congolaise des Industries de Raffinage (SOCIR), constitue un tournant décisif. La réhabilitation des remorqueurs Kinimi et Castor, couplée à la location d’un tanker supplémentaire, garantit désormais la continuité d’approvisionnement pour les populations du Kongo Central et au-delà.
La SOCIR, véritable pilier de la sécurité énergétique nationale, dispose d’une capacité de stockage impressionnante de 185 millions de litres destinés à la consommation nationale. Comme l’a souligné Daniel Mukoko Samba lors de sa visite : “C’est bien de parcourir les rapports qui tombent sur mon bureau, mais c’est mieux d’observer sur le terrain”. Cette philosophie de gouvernance pragmatique semble porter ses fruits.
Franck Beaussard, administrateur directeur général de la SOCIR, a salué l’implication personnelle du vice-Premier ministre dans la facilitation de la location du tanker. Cette réponse pragmatique face à la croissance des volumes à traiter illustre la nouvelle dynamique de collaboration entre l’État et les opérateurs privés.
Le règlement des pertes et manques à gagner antérieurs au 1er janvier 2025 a particulièrement contribué à l’assainissement des comptes et à la consolidation de la confiance mutuelle. Cette mesure courageuse a permis de tourner la page sur les contentieux historiques et d’envisager l’avenir avec sérénité.
La réforme du secteur pétrolier congolais, souvent qualifiée de “révolution silencieuse”, démontre qu’une approche combinant fermeté contre la fraude et soutien aux opérateurs légaux peut générer des résultats tangibles. La demande croissante en produits pétroliers dans la région Ouest de la RDC n’est donc pas le fruit du hasard, mais bien la conséquence d’une politique économique réfléchie et courageuse.
Quelles perspectives pour l’avenir ? La consolidation des acquis et la pérennisation des réformes restent essentielles pour maintenir cette dynamique positive. La modernisation continue des infrastructures, la professionnalisation des acteurs et la digitalisation des processus constituent les prochains défis à relever pour garantir une sécurité énergétique durable à la population congolaise.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net