La province du Sud-Ubangi en République démocratique du Congo fait face à une inquiétante flambée de cas mpox qui suscite une vive préoccupation parmi les autorités sanitaires. Avec 333 cas confirmés et 10 décès enregistrés en seulement trois semaines, cette épidémie représente l’une des plus importantes poussées de la maladie dans la région.
Comment une telle propagation a-t-elle pu se produire aussi rapidement ? Selon le docteur Dary Ekumu Mobonda, responsable du bureau de l’information sanitaire provincial, les 16 zones de santé de la province sont touchées, avec des foyers particulièrement actifs à Gemena, Zongo et Libenge. Cette dispersion géographique complique considérablement les efforts de containment.
Le mpox, cette maladie virale qui se manifeste par de la fièvre, des éruptions cutanées et des ganglions enflés, connaît une recrudescence alarmante en RDC. L’année 2024 avait déjà été marquée par plus de 7 800 cas et près de 400 décès à l’échelle nationale. La situation actuelle au Sud-Ubangi vient rappeler la persistance de cette menace sanitaire.
Quels sont les facteurs expliquant cette résurgence ? Les experts pointent plusieurs éléments : la mobilité des populations, les pratiques de chasse et de consommation de viande de brousse, ainsi que les défis d’accès aux soins dans certaines zones reculées. La maladie, initialement transmise par les animaux, peut ensuite se propager entre humains par contact direct avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques.
Face à cette crise sanitaire sud-ubangi, les autorités ont activé un plan d’urgence. Des équipes médicales ont été déployées pour renforcer la surveillance épidémiologique et la prise en charge des patients. L’isolement des cas suspects et la sensibilisation communautaire aux mesures d’hygiène constituent les piliers de la réponse immédiate.
La vaccination mpox RDC représente un outil crucial dans cette lutte. Depuis octobre 2024, des campagnes de vaccination ciblées ont été initiées dans plusieurs provinces, mais leur extension rapide au Sud-Ubangi s’avère essentielle pour contenir l’épidémie. Les personnes ayant été en contact avec des malades et le personnel soignant constituent les priorités absolues.
Qu’en est-il de la prise en charge des malades ? Les centres de santé de la province ont été équipés en médicaments pour traiter les symptômes et prévenir les surinfections. Cependant, la létalité observée (environ 3%) rappelle la nécessité d’une détection précoce et d’une prise en charge rapide.
Cette épidémie mpox sud-ubangi intervient dans un contexte où la province commençait à voir une amélioration de la situation. Médecins Sans Frontières avait notamment rapporté une baisse des cas à Budjala au premier trimestre 2025. Cette résurgence souligne le caractère cyclique de la maladie et la nécessité d’une vigilance constante.
Les décès mpox Congo ne sont malheureusement pas une nouveauté, mais leur concentration sur une si courte période dans une seule province interpelle. Chaque décès représente une tragédie humaine et rappelle l’urgence d’une action coordonnée entre le gouvernement provincial, le ministère national de la Santé et les partenaires techniques et financiers.
Que peuvent faire les populations pour se protéger ? Éviter tout contact avec les animaux susceptibles d’être porteurs du virus (singes, rongeurs), bien cuire la viande avant consommation, se laver régulièrement les mains et signaler rapidement tout cas suspect aux centres de santé. Ces mesures simples peuvent sauver des vies.
La crise sanitaire sud-ubangi que représente cette flambée de mpox nécessite une mobilisation générale. Au-delà de la réponse d’urgence, c’est tout le système de surveillance épidémiologique qui doit être renforcé pour anticiper et prévenir de telles flambées à l’avenir. La santé des populations congolaises dépend de notre capacité collective à faire face à ces défis sanitaires récurrents.
Article Ecrit par Amissi G
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