Le virage maudit de Mwanza Lomba vient de nouveau de se nourrir de vies humaines. Dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 septembre 2025, un camion surchargé s’est renversé dans ce secteur du territoire de Lupatapata, à une vingtaine de kilomètres de Mbuji-Mayi, transformant la route nationale 1 en scène de tragédie. Bilan provisoire : au moins 24 morts et de nombreux blessés évacués vers les structures sanitaires de Mbuji-Mayi.
« J’ai entendu un bruit terrible, puis des cris déchirants », témoigne Mukendi, habitant du village voisin, visiblement encore sous le choc. « Nous avons couru avec les premiers secours, mais que pouvions-nous faire face à un tel carnage ? Des corps étaient éparpillés partout, des blessés appelaient à l’aide dans l’obscurité… »
Le camion, qui effectuait la liaison Mbuji-Mayi-Kinshasa, transportait outre sa cargaison de marchandises, de nombreux passagers entassés dans des conditions périlleuses. Une pratique malheureusement courante sur les routes congolaises, où la précarité des transports publics pousse les populations à recourir à des moyens de fortune. Combien de fois faudra-t-il compter les morts avant que des mesures concrètes ne soient prises ?
Les causes immédiates de l’accident restent à établir, mais plusieurs éléments convergent : virage dangereux, état dégradé de la chaussée, surcharge du véhicule, et possiblement excès de vitesse. Le chauffeur aurait pris la fuite, selon des témoins, laissant derrière lui le chaos et la désolation.
Le gouverneur de province Jean-Paul Mbuebue a présenté ses condoléances aux familles éplorées, promettant une enquête approfondie. Mais les populations locales attendent plus que des paroles de circonstance. « Nous enterrons nos morts chaque mois sur cette route maudite », déplore une habitante de Mwanza Lomba. « Quand l’État va-t-il enfin sécuriser nos routes ? »
Cet accident mortel à Mbuji-Mayi s’inscrit malheureusement dans une longue liste noire. La sécurité routière en RDC reste un défi majeur, avec des infrastructures vétustes, un contrôle technique quasi-inexistant et une culture de la surcharge qui met en péril des vies innocentes. Le drame de Mwanza Lomba pose cruellement la question de la responsabilité des autorités et des transporteurs.
Alors que les familles endeuillées commencent le douloureux processus d’identification des corps, une question demeure : combien de tragédies similaires faudra-t-il encore déplorer avant que des actions concrètes ne soient engagées pour sécuriser les routes nationales en RDC ? La route nationale 1, artère vitale du Kasaï-Oriental, continue de se nourrir de la vie de ses usagers, dans une indifférence quasi-générale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
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