La République Démocratique du Congo intensifie ses efforts pour sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), avec le soutien affirmé de la Belgique. Ce lundi 15 septembre, Roxane de Bilderling, ambassadrice du royaume de Belgique en RDC, a effectué une visite de courtoisie à la Cellule nationale des renseignements financiers (Cenaref), réitérant l’engagement de son pays à accompagner techniquement et stratégiquement les autorités congolaises dans ce processus crucial.
Pourquoi cet accompagnement belge revêt-il une importance particulière ? La coopération RDC Belgique finances s’inscrit dans un contexte où Kinshasa doit impérativement renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBC/FT). L’ambassadrice a salué les « progrès substantiels » réalisés par le gouvernement congolais, tout en insistant sur la nécessité d’un écosystème national robuste, fondé sur une synergie opérationnelle entre institutions, une coopération internationale accrue et l’adhésion du secteur privé.
Les enjeux sont de taille : depuis son classement sur la liste grise du GAFI en octobre 2022, la RDC fait face à des conséquences économiques tangibles, notamment une réduction des investissements étrangers, des difficultés accrues pour lever des fonds sur les marchés internationaux, et un ralentissement de sa croissance économique. Sortir de cette liste devient donc une priorité nationale, et les réformes engagées par le Cenaref, sous la direction d’Adler Kisula, vont dans ce sens.
Ce responsable a assuré que « toutes les actions prioritaires identifiées dans le plan d’action du GAFI sont en cours d’exécution, avec rigueur et célérité ». Parmi ces actions figurent la modernisation du cadre juridique et institutionnel, le renforcement des capacités de la Cenaref, et l’adhésion récente de la RDC à l’ESAAMLG (Groupe anti-blanchiment de l’Afrique orientale et australe), une étape clé dans la stratégie de sortie de la liste grise.
Quelles seront les prochaines étapes ? La mobilisation multisectorielle et l’engagement politique manifeste des autorités congolaises, couplés à l’appui technique ciblé de partenaires comme la Belgique, laissent entrevoir des perspectives optimistes. Cependant, la route reste longue et exige une coordination implacable entre tous les acteurs. La transparence financière, la gouvernance économique et l’intégrité du système financier congolais sont plus que jamais sous les projecteurs internationaux.
La communauté financière mondiale observe avec attention l’évolution de la situation. Une sortie réussie de la liste grise du GAFI pourrait non seulement redynamiser l’économie congolaise, mais aussi restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires au développement. Les mois à venir seront déterminants pour consolider les avancées et atteindre les critères exigés dans les délais impartis.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
