Le cri de douleur d’une nation tout entière résonne dans les rues de Kinshasa. Divine Kumassamba, jeune femme pleine de vie, s’est éteinte dans la nuit du 7 au 8 septembre 2025, abandonnée par un système de santé qui privilégie l’argent sur la dignité humaine. Son histoire tragique est devenue le symbole criant d’une marchandisation de la santé qui coûte des vies chaque jour en République Démocratique du Congo.
« J’ai vu ma sœur agoniser devant les portes closes de l’hôpital HJ. Les médecins nous demandaient 2 000 dollars avant même de l’examiner », témoigne une proche de la famille, la voix brisée par l’émotion. Comment en sommes-nous arrivés à ce que des établissements de santé refusent des urgences vitales faute de paiement immédiat ?
Le Leadership de la Femme des Médias (LFM) a transformé cette tragédie personnelle en combat collectif. Le lancement de la campagne « Justice pour Divine » ce mardi 16 septembre marque un tournant dans la mobilisation citoyenne. À travers le mot-dièse #JusticePourDivine, les Congolaises et Congolais expriment leur colère et leur détermination à changer les choses.
« Divine Kumassamba ne doit pas être morte pour rien. Aujourd’hui, ce sont les femmes qui se lèvent, qui prennent sa douleur comme un cri, et qui refusent que son histoire soit effacée », peut-on lire dans la déclaration officielle de LFM. L’organisation appelle toutes les femmes – mères, sœurs, militantes ou simples citoyennes – à partager photos, messages et témoignages pour briser le silence.
Face à l’ampleur de la mobilisation, le ministère de la Santé publique a dû réagir rapidement. Les services d’urgence du Centre Médical Diamant et de l’Hôpital HJ, les deux structures impliquées dans ce drame, ont été suspendus temporairement. Une enquête administrative et judiciaire a été ouverte pour déterminer les responsabilités dans cette affaire qui ébranle la conscience nationale.
Mais au-delà des mesures ponctuelles, c’est tout un système qu’il faut repenser. La campagne Justice pour Divine vise quatre objectifs clés : obtenir justice pour Divine et sa famille ; faire pression pour une réforme structurelle des services d’urgence ; offrir un espace d’expression aux victimes de violences médicales ; et combattre la marchandisation du droit à la santé.
Le drame de Divine Kumassamba pose des questions fondamentales sur l’état de notre système de santé. Comment accepter que des établissements privés agréés par l’État puissent refuser des soins urgents ? Où est passée l’éthique médicale qui devrait primer sur toute considération financière ?
À travers cette mobilisation sans précédent, LFM refuse l’oubli et l’indifférence. L’organisation veut faire de l’histoire de Divine un acte de mémoire, de justice et de transformation sociale. « Si vous ressentez cette douleur, ce feu, cette colère, joignez votre voix à la nôtre. Ensemble, faisons de cette injustice une force ».
La mort de Divine Kumassamba pourrait bien devenir le catalyseur d’un changement profond dans le système de santé congolais. Son nom, désormais synonyme de lutte contre l’injustice, résonnera dans les mémoires comme celui d’une martyre dont le sacrifice n’aura pas été vain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd