La tourmente politique à l’Assemblée nationale de la RDC connaît une escalade significative avec le dépôt d’une pétition visant la destitution de Jean-Claude Isaac Tshilumbayi, Premier Vice-Président de l’institution. Cette initiative, portée par le député Samuel Yumba et déjà soutenue par 54 élus, dévoile les fractures profondes au sein de la majorité parlementaire et interroge sur la solidité du bureau dirigé par Vital Kamerhe.
Les griefs formulés contre Tshilumbayi sont-ils le reflet d’un mécontentement légitime ou l’expression d’une lutte d’influence déguisée? Les signataires pointent du doigt son « absence prolongée aux plénières » et sa prétendue « complicité avec Vital Kamerhe pour étouffer les pétitions au sein de la commission spéciale ». Des accusations graves qui, si elles sont avérées, pourraient durablement ébranler la crédibilité de l’instance.
L’ironie de la situation n’échappe à aucun observateur averti de la politique congolaise. C’est en effet au cabinet de Tshilumbayi lui-même que les pétitions visant cinq autres membres du bureau avaient été enregistrées. Lui et Christophe Mboso, deuxième Vice-Président, avaient jusqu’ici habilement évité la fronde. Cette nouvelle offensive démontre que nul n’est à l’abri des revirements de l’arène parlementaire congolaise.
Quelles pourraient être les conséquences de cette initiative sur l’équilibre du pouvoir législatif? Si la démarche aboutit, Christophe Mboso deviendrait le dernier survivant du bureau Kamerhe. Il se retrouverait alors dans la position délicate de devoir présider l’examen des pétitions contre ses six collègues, un scénario qui n’est pas sans rappeler les jeux d’échec politiques où chaque pièce sacrifiée permet de gagner du terrain.
Cette crise à l’Assemblée nationale RDC intervient dans un contexte où les attentes de la population en matière de gouvernance et de transparence n’ont jamais été aussi fortes. Les députés signataires de la pétition destitution Tshilumbayi affirment avoir « mis cette pétition en veilleuse » avant que « son attitude ne les révolte ». Cette justification soulève une question essentielle: s’agit-il d’une démarche dictée par l’intérêt général ou par des calculs politiciens?
L’examen de cette pétition, prévu ce mercredi, promet d’être un moment clé dans l’évolution de la crise institutionnelle que traverse l’Assemblée nationale. Les observateurs s’interrogent sur la capacité de l’institution à surmonter ces divisions internes tout en remplissant son rôle constitutionnel. La stabilité du processus législatif et la crédibilité de l’instance parlementaire sont en jeu.
Cette affaire dépasse le simple cadre d’un règlement de comptes entre factions rivales. Elle met en lumière les défis de la gouvernance démocratique en RDC et la difficulté à instaurer des pratiques politiques apaisées. Le sort réservé à cette pétition sera analysé comme un indicateur de la maturité politique du pays et de sa capacité à résoudre ses crises institutionnelles par les voies démocratiques.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
