Alors que les initiatives diplomatiques internationales s’enlisent dans les méandres des négociations, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) brandit une feuille de route qui pourrait bien constituer la dernière chance pour une sortie de crise durable dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de l’institution, a lancé un appel pressant lundi 15 septembre 2025, dénonçant l’inefficacité des solutions actuelles face à l’hémorragie humaine qui se poursuit impunément.
« Malgré tous les efforts qui sont en train d’être faits ici et là à Washington et Doha, sur le terrain les gens continuent à mourir », a constaté avec amertume Mgr Nshole. Son constat est sans appel : les processus diplomatiques internationaux peinent à produire des résultats tangibles sur le terrain congolais, où les tueries massives se perpétuent avec une régularité macabre.
La proposition des confessions religieuses repose sur un postulat simple mais révolutionnaire : seul un dialogue national véritablement inclusif peut apporter une solution endogène aux conflits qui ravagent le pays depuis trois décennies. « Il faudra que les Congolais se mettent ensemble et non pas pour se partager le pouvoir mais pour réfléchir ensemble sur la direction que doit prendre le pays », insiste le secrétaire général de la CENCO.
Cette feuille de route pour la paix en RDC s’articule autour d’un pacte de gouvernance qui servirait de cadre stratégique à toutes les familles politiques. L’approche est novatrice : il s’agit de créer un consensus national qui transcende les intérêts partisans pour se concentrer sur l’essentiel – la stabilisation du pays et le bien-être des populations.
Mais le chemin reste semé d’embûches. Comment garantir que les recommandations des experts seront effectivement intégrées dans les politiques publiques ? Les acteurs politiques auront-ils le courage de s’approprier ces propositions souvent contraires à leurs intérêts immédiats ? La question de la crédibilité et de l’appropriation nationale de ce processus reste entière.
Le timing de cet appel n’est pas anodin. Il intervient dans un contexte où les initiatives internationales montrent leurs limites et où la pression monte pour une solution congolaise aux problèmes congolais. La balle est désormais dans le camp du président Félix Tshisekedi, que les confessions religieuses exhortent à poser « des actes d’État » pour le lancement officiel de ce processus.
La feuille de route proposée représente-t-elle la clé pour enfin tourner la page des conflits dans les Grands Lacs ? Seul l’engagement sincère de toutes les parties prenantes permettra de transformer cette proposition en réalité tangible. Le temps presse, et le peuple congolais ne peut plus attendre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
