Le porte-parole de LAMUKA, Prince Epenge, a porté un diagnostic sans concession sur les dérives du Parlement congolais. Dans une déclaration cinglante mardi 16 septembre, l’opposant a fustigé ce qu’il qualifie de « préoccupations égocentriques » des élus de l’Union sacrée, au mépris des urgences nationales.
La pétition déposée contre certains membres du bureau de l’Assemblée nationale cristallise-t-elle une crise de représentativité ? Le constat de Prince Epenge est sans appel : les luttes intestines au sein de l’hémicycle semblent obéir à une logique purement opportuniste, loin des attentes populaires. Comment expliquer que les querelles protocolaires mobilisent plus d’énergie parlementaire que les naufrages meurtriers en Équateur ou les massacres perpétrés par les ADF au Nord-Kivu ?
La stratégie de l’Union sacrée révèlerait-elle une forme de cynisme politique ? Alors que plus de 280 citoyens ont péri dans des accidents maritimes et que des centaines d’autres subissent les affres du terrorisme, l’absence d’enquêtes parlementaires interroge. Le silence des députés face à ces tragédies contraste étrangement avec leur empressement à défendre leurs intérêts catégoriels.
Le discours de Prince Epenge met en lumière un paradoxe troublant : la classe politique congolaise semble évoluer dans une bulle déconnectée des réalités socio-économiques. Comment justifier que 80% de la population survive grâce aux paris sportifs tandis que les représentants du peuple orchestrent des guerres d’influence stériles ? La crise humanitaire qui frappe le Bandundu et l’occupation de deux provinces resteraient-elles des détails insignifiants pour nos honorables ?
Cette prise de position de LAMUKA s’inscrit dans une critique plus large de la gouvernance congolaise. En pointant du doigt l’incohérence des priorités parlementaires, Prince Epenge questionne fondamentalement la légitimité morale de l’institution. Les députés peuvent-ils encore prétendre incarner la voix du peuple lorsqu’ils ignorent délibérément ses souffrances ?
La réaction de l’Assemblée nationale à ces accusations sera déterminante. Soit elle poursuivra dans cette voie périlleuse de l’entre-soi, au risque d’approfondir la défiance citoyenne. Soit elle saisira l’opportunité d’une autoréforme pour renouer avec sa vocation première : servir l’intérêt général plutôt que des ambitions particulières.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net