Le président du Sénat congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, a lancé un appel vibrant à la mobilisation générale pour faire face à la résurgence alarmante de plusieurs épidémies qui frappent la République démocratique du Congo. Lors de la rentrée parlementaire, il a identifié quatre menaces sanitaires majeures : Ebola, le choléra, la variole du singe (Mpox) et la rougeole. Ces maladies, bien que évitables, continuent de faucher des vies et de fragiliser des familles entières à travers le pays.
Mais pourquoi ces épidémies persistent-elles malgré les efforts déployés ? La réponse réside peut-être dans la complexité du terrain congolais et les défis logistiques que rencontrent les autorités sanitaires. Le président du Sénat a particulièrement insisté sur l’importance d’intensifier les campagnes de vaccination, seul rempart véritablement efficace contre ces maladies contagieuses et dangereuses.
La situation épidémiologique actuelle en RDC donne effectivement froid dans le dos. Dans la province du Kasaï, une nouvelle épidémie d’Ebola a été déclarée depuis le 4 septembre, faisant déjà état de 28 cas suspects dont 16 décès. Ce bilan provisoire révèle un taux de létalité effrayant de 57%, incluant malheureusement quatre agents de santé qui sont en première ligne face à ce virus redoutable.
Comment expliquer une telle virulence ? Les équipes d’intervention rapide déployées sur place tentent de contenir la propagation grâce au renforcement de la surveillance épidémiologique et à la mise en place de centres de triage et d’isolement. Le ministre de la Santé publique appelle la population à la plus grande vigilance et à signaler tout cas suspect via le numéro vert mis à disposition.
Parallèlement à Ebola, la variole du singe (Mpox) continue de sévir avec 127 nouveaux cas confirmés rien que sur la semaine du 23 au 29 juin 2025. Les jeunes adultes de 15 à 34 ans paient le plus lourd tribut, représentant la majorité des contaminations. Depuis 2024, ce sont 89 109 cas suspects qui ont été investigués, tandis que 603 338 personnes ont pu être vaccinées contre cette maladie.
Le choléra complète ce tableau sanitaire préoccupant, avec une épidémie officielle déclarée depuis juin 2025 qui touche pratiquement l’ensemble des 26 provinces que compte le pays. La grandeur et la diversité du territoire national représentent un défi supplémentaire pour endiguer la propagation de cette maladie hydrique.
Face à cette situation multidimensionnelle, Sama Lukonde a salué les efforts déjà consentis par le gouvernement pour contenir ces épidémies et limiter leur propagation. Cependant, il appelle à aller plus loin en améliorant la couverture santé universelle et en accroissant les efforts de prévention et de sensibilisation auprès des populations.
Mais quelle stratégie adopter pour venir à bout de ces fléaux sanitaires ? La réponse semble résider dans une approche combinée : renforcement des systèmes de santé, vaccination massive, et adoption de comportements responsables par la population. Le président du Sénat a exhorté les Congolais à s’approprier la lutte contre ces épidémies en respectant strictement les mesures d’hygiène recommandées par les autorités sanitaires.
La bataille contre ces épidémies en RDC n’est pas perdue d’avance. Les campagnes de vaccination déjà menées montrent que des progrès sont possibles lorsqu’une mobilisation collective s’organise. Reste maintenant à généraliser ces efforts à l’ensemble du territoire et à toutes les couches de la population, particulièrement les plus vulnérables.
Le chemin sera long, mais l’appel lancé par le président du Sénat pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre ces maladies qui minent le développement du pays et menacent la santé de millions de Congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net