Lors du 20ème Conclave d’Affaires Inde-Afrique, un message fort a été délivré : le partenariat économique entre les deux régions dépasse désormais la simple logique extractive pour embrasser une vision transformative. Le Secrétaire Adjoint Sevala Naik Mude a tracé les contours d’une collaboration mature, où les minéraux critiques Afrique deviennent le socle d’un développement mutuellement bénéfique.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les échanges commerciaux sont passés de 30-35 milliards de dollars en 2010-2011 à plus de 100 milliards de dollars aujourd’hui. Cette progression spectaculaire témoigne de la vitalité des échanges commerciaux Inde-Afrique, mais cache une transformation plus profonde. L’Inde se positionne désormais comme le cinquième plus grand investisseur sur le continent avec plus de 80 milliards de dollars d’engagements.
La particularité de ces investissements Inde en Afrique ? Ils transcendent l’exploitation minière traditionnelle pour englober la fabrication, la création de valeur et les services. Les entreprises indiennes au Nigeria, au Mozambique, au Maroc, en Tunisie et en Afrique du Sud ne se contentent plus d’extraire : elles transforment, industrialisent et génèrent des emplois locaux.
Le véritable changement de paradigme réside dans l’approche indienne. « Ces ressources appartiennent avant tout à l’Afrique », a souligné M. Mude, marquant une rupture avec les pratiques néocoloniales. Le modèle proposé est collaboratif plutôt qu’extractif. Mais comment garantir que l’exploitation des minerais profite réellement aux populations africaines ?
La réponse se trouve dans la valorisation locale. « Extraire et exporter des minéraux ne suffit pas », a insisté le diplomate indien. Le véritable enjeu réside dans l’exploration conjointe, la production partagée et surtout la transformation sur place. L’Inde a déjà concrétisé cette vision en accordant un accès préférentiel aux exportations africaines, qu’elles soient transformées ou non.
Au-delà des mesures commerciales, le partenariat Inde-Afrique s’ancre dans le développement du capital humain. « L’investissement seul ne suffit pas ; nous devons également investir dans le capital humain », a déclaré M. Mude. L’Inde s’engage ainsi à élargir ses modules de formation, améliorer le transfert de connaissances et partager les technologies avec la jeunesse africaine.
Cette approche holistique répond aux impératifs du développement durable Afrique. En harmonisant les politiques, en développant les industries locales et en renforçant les compétences, le partenariat transforme la richesse minérale en puissance industrielle. La transition énergétique mondiale, gourmande en minéraux critiques, devient ainsi une opportunité de développement inclusive pour le continent.
Le conclave a ainsi posé les bases d’un nouveau type de coopération Sud-Sud. Une collaboration où le partage des meilleures pratiques et la création de valeur partagée priment sur la simple extraction des ressources. L’Afrique dispose des matières premières critiques pour la transition énergétique ; l’Inde apporte capital, technologie et vision industrielle. La synergie semble parfaite, mais sa mise en œuvre exigera une volonté politique constante et un engagement durable du secteur privé.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd