Une nouvelle attaque sanglante des rebelles ADF a frappé la localité de Mbau, à 20 km au nord de Beni, dans la nuit de dimanche à lundi. Selon des sources locales et administratives, au moins trois civils ont été exécutés lors de cette incursion violente qui a plongé la région dans un climat de terreur.
Les coups de feu ont retenti vers 21 heures dans les quartiers Kebikeba et Majengo, semant la panique parmi les habitants. Les assaillants, identifiés comme des éléments des Forces démocratiques alliées, ont méthodiquement incendié une quinzaine de maisons avant de s’en prendre à une structure sanitaire locale. Celle-ci a été intégralement pillée puis réduite en cendres, un véhicule de service et des biens personnels subissant le même sort.
Parmi les victimes figurent deux femmes, abattues froidement par les assaillants. Le bilan humain pourrait s’alourdir selon des témoignages recueillis sur place, alors que la psychose gagne l’ensemble de la localité. Comment de telles atrocités peuvent-elles encore se produire en plein cœur du Nord-Kivu ?
Ce lundi matin, la colère des jeunes habitants a débouché sur des manifestations spontanées, traduisant l’exaspération grandissante face à l’insécurité persistante dans la région. Les Forces armées de la RDC ont confirmé l’attaque et déployé des militaires dans les zones affectées. Des patrouilles sont actuellement en cours pour traquer les assaillants retranchés dans la partie ouest de Mbau.
Le porte-parole de la zone opérationnelle Sokola 1 a assuré que les opérations de sécurisation se poursuivaient intensivement. Cependant, la société civile locale exprime de vives inquiétudes face à la multiplication des attaques des ADF dans le territoire de Beni. Un appel pressant a été lancé pour des opérations militaires ciblées dans les blocs agricoles de Fotodhu, Maleki, Aveyi, ainsi que sur l’axe Mbau-Oicha-Mamove, où ces rebelles maintiennent une présence active.
Cette nouvelle attaque souligne la persistance de l’insécurité au Nord-Kivu malgré les efforts des FARDC. La population civile paie un lourd tribut dans ce conflit qui semble sans fin, alors que les solutions durables peinent à émerger. Jusqu’à quand les habitants de Mbau et des environs devront-ils vivre sous la menace permanente des groupes armés ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net