La province du Tanganyika se prépare à une opération sanitaire cruciale avec le lancement imminent d’une campagne de vaccination contre la fièvre jaune dans la zone de santé de Manono. Du 23 septembre au 2 octobre 2025, les équipes médicales s’emploieront à protéger les populations contre cette maladie virale redoutable, transmise par les moustiques du genre Aedes.
Le Dr Patrice Sango, médecin chef de zone santé, alerte sur la gravité potentielle de cette infection : « La fièvre jaune doit son nom à la coloration jaunâtre des muqueuses qui accompagne une fièvre élevée. Mais derrière ces symptômes apparents se cachent des risques bien plus graves – complications cardiaques, hépatiques et rénales qui peuvent mettre la vie en danger ».
Comment reconnaître les premiers signes d’alerte ? Les spécialistes pointent des symptômes initiaux similaires à beaucoup d’infections virales : maux de tête intenses, courbatures généralisées et fièvre soudaine. Une apparente banalité qui représente pourtant un piège redoutable, car la maladie peut évoluer rapidement vers des formes hémorragiques sévères.
Face à cette menace, la vaccination apparaît comme l’unique bouclier réellement efficace. Le vaccin antiamaril (VAA) offre une protection robuste et durable contre le virus. Contrairement à d’autres maladies où des traitements curatifs existent, la fièvre jaune ne dispose que de soins symptomatiques – d’où l’importance cruciale de la prévention.
Pourquoi une mobilisation communautaire est-elle essentielle ? Parce que le succès de cette campagne de vaccination à Manono dépend directement de l’adhésion massive des populations. Chaque personne vaccinée constitue non seulement une protection individuelle, mais aussi un rempart collectif contre la propagation du virus.
Les autorités sanitaires congolaises, appuyées par des partenaires internationaux, entendent ainsi renforcer la résilience du système de santé publique en RDC. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale de lutte contre les épidémies, particulièrement dans les zones identifiées comme à haut risque.
Quels sont les défis à relever ? La méconnaissance des modes de transmission, la réticence vaccinale dans certains groupes, et l’accessibilité géographique des populations les plus isolées représentent autant d’obstacles que les équipes médicales devront surmonter.
Le rôle des médias locaux et communautaires s’avère déterminant dans cette bataille pour la santé publique. Une information claire, vulgarisée et régulière permettra de dissiper les croyances erronées et de favoriser l’appropriation de la campagne par les communautés.
Au-delà de la vaccination, les mesures de prévention complémentaires restent essentielles : destruction des gîtes larvaires, protection contre les piqûres de moustiques, et consultation immédiate en cas de symptômes évocateurs.
La réussite de cette opération sanitaire dans le Tanganyika pourrait servir de modèle pour d’autres régions congolaises confrontées aux mêmes défis épidémiologiques. Une démonstration concrète que la prévention vaccinale représente l’investissement le plus rentable pour protéger les communautés contre les maladies évitables.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
