La République Démocratique du Congo affronte sa 16ème épidémie de maladie à virus Ebola, avec une augmentation alarmante de 22,2% des cas suspects en une semaine dans la zone de santé rurale de Bulape, province du Kasaï. Identifiée comme la souche Zaïre, cette résurgence intervient après 18 ans d’accalmie dans cette région, créant une situation épidémiologique complexe qui mobilise les autorités sanitaires nationales et internationales.
Une progression inquiétante malgré l’expérience congolaise
Le virus Ebola, dont la RDC a découvert la première souche en 1976, montre une progression préoccupante avec 36 cas suspects recensés contre 28 la semaine précédente. Comment expliquer cette recrudescence dans une province pourtant familière avec la maladie ? Le Kasaï connaît sa 7ème épidémie mais la première depuis 2007, ce qui pourrait signifier une baisse de vigilance ou l’émergence de nouvelles conditions favorables à la propagation du virus.
Un contexte sanitaire multilimensionnel
La particularité de cette crise sanitaire Congo réside dans son occurrence simultanée avec d’autres épidémies. Le gouvernement note une diminution des cas de choléra et de Mpox, mais la persistance de ces menaces sanitaires multiplie les défis pour un système de santé déjà fragile. Cette superposition d’urgences sanitaires questionne la capacité de réponse face à des crises multiples.
La riposte internationale s’organise
L’OMS RDC a immédiatement mobilisé des experts et acheminé 14 tonnes de matériel médical dans les 48 heures suivant la déclaration officielle du 4 septembre. Équipements de protection, unités d’isolement et matériel d’assainissement constituent l’essentiel de cette aide destinée à protéger les soignants en première ligne. Cette rapidité d’intervention témoigne des leçons tirées des précédentes épidémies.
Bulape, épicentre d’une bataille préventive
La zone de santé de Bulape devient le théâtre d’une course contre la montre pour circonscrire le virus Ebola. Les équipes sur place combinent surveillance épidémiologique, isolement des cas suspects et sensibilisation communautaire. La transmission interhumaine du virus, par contact direct avec les fluides biologiques des malades, nécessite une adhésion totale des populations aux mesures barrières.
Quels symptômes doivent alerter les populations ?
Les signes précoces模仿 ceux du paludisme ou de la grippe : fièvre soudaine, fatigue intense, douleurs musculaires. Puis apparaissent vomissements, diarrhée et, dans les cas sévères, hémorragies. Le taux de létalité pouvant atteindre 50%, une prise en charge précoce dans des centres de traitement spécialisés reste cruciale. Existe-t-il des traitements efficaces ? Deux anticorps monoclonaux montrent une efficacité significative s’ils sont administrés précocement.
Vers une sortie de crise ?
La fin d’une épidémie d’Ebola est déclarée après 42 jours sans nouveau cas – soit deux fois la période d’incubation maximale. Atteindre cet objectif nécessite une coordination parfaite entre acteurs locaux et internationaux, mais surtout la confiance des communautés. La vaccination en anneau des contacts et personnel soignant constitue un autre pilier de la stratégie.
Alors que la RDC possède l’expérience la plus ancienne dans la lutte contre Ebola, cette nouvelle flambée rappelle que la vigilance reste de mise face à un virus imprévisible. La rapidité de la réponse et la mobilisation des partenaires techniques laissent espérer une maîtrise rapide de cette crise, à condition que les mesures de prévention soient strictement appliquées par toutes les communautés affectées.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd