Une évasion massive a secoué la prison centrale d’Isiro dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 septembre 2025. Pas moins de 49 détenus ont profité des failles sécuritaires pour s’échapper de l’établissement pénitentiaire, créant une onde de choc dans toute la province du Haut-Uele.
Parmi les évadés, 37 relevaient de la justice civile tandis que 12 autres dépendaient de la justice militaire. Fait particulièrement préoccupant : six des sept individus récemment arrêtés et présentés aux autorités provinciales figuraient parmi les fugitifs. Comment une telle évasion a-t-elle pu se produire dans un établissement sensé garantir la sécurité publique ?
Le gouvernement provincial, réuni en conseil de sécurité extraordinaire, a confirmé les faits par la voix du ministre Emmanuel Arama, porte-parole intérimaire. Le bilan établi par les autorités précise que 36 évadés étaient en attente de jugement, tandis que seulement 13 avaient déjà été condamnés par les juridictions compétentes.
Face à cette situation critique, le gouvernement provincial a annoncé plusieurs mesures urgentes pour renforcer la sécurité carcérale. La vétusté des installations de la prison Amiza serait pointée du doigt comme facteur facilitant les évasions récurrentes. Mais les autorités n’excluent pas une complicité interne, voire externe, dans cette évasion spectaculaire.
Parmi les solutions envisagées, la mise en service rapide de la prison de Watsa, entièrement construite mais non équipée, figure en priorité. Le gouvernement promet également d’accélérer les travaux de construction de la nouvelle prison centrale d’Isiro dans la commune de Mambaya. « La construction de la prison centrale de Watsa est déjà finie. L’état de besoins pour son équipement est prêt », a déclaré le ministre Arama.
Les enquêtes ont été immédiatement ouvertes pour établir les responsabilités dans cette affaire. Le ministre a toutefois appelé la population au calme, tout en demandant sa collaboration avec les services de sécurité pour retrouver les évadés. « Une telle évasion n’est pas possible seulement avec une complicité interne. Nous pensons qu’il y a aussi une complicité externe », a-t-il précisé.
Cette évasion massive soulève des interrogations cruciales sur l’état de la sécurité carcérale en RDC. La jeunesse urbaine d’Isiro a immédiatement alerté la population, appelant à une vigilance extrême. Cet incident renforce les préoccupations concernant la nécessité de doter le service pénitentiaire d’infrastructures sécurisées et durables.
La situation sécuritaire dans la ville d’Isiro et ses environs reste sous haute surveillance. Les autorités provinciales devront maintenant faire face à un double défi : retrouver les évadés et rassurer une population légitimement inquiète tout en mettant en œuvre des solutions durables pour prévenir de telles évasions à l’avenir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
