La sécurité médicamenteuse devient une urgence sanitaire absolue en République Démocratique du Congo. Des experts en santé publique lancent un cri d’alarme pour demander l’intégration renforcée de la pharmacovigilance dans les programmes nationaux de santé. Mais pourquoi cette surveillance des médicaments est-elle si cruciale pour la population congolaise ?
Lors d’un atelier organisé récemment par l’ACOREP (Autorité Congolaise de Réglementation Pharmaceutique), les professionnels de santé ont tiré la sonnette d’alarme. La RDC se classe actuellement parmi les dix pays africains les plus touchés par les effets indésirables des médicaments, une situation qui expose des milliers de patients à des risques évitables.
La pharmacovigilance, cette discipline méconnue du grand public, représente pourtant un pilier essentiel de la sécurité sanitaire. Elle consiste à surveiller en continu les effets secondaires des médicaments, leur qualité et leur efficacité. Imaginez un système d’alerte permanent qui détecte les médicaments dangereux avant qu’ils ne fassent des victimes. C’est exactement ce que propose une pharmacovigilance efficace.
Le coordonnateur de l’ACOREP a souligné les défis majeurs : « Nos capacités de détection restent limitées par le manque de personnel formé, une coordination interinstitutionnelle perfectible et un financement national insuffisant ». Ces lacunes expliquent pourquoi tant d’effets indésirables passent inaperçus ou sont signalés trop tardivement.
Les conséquences sont dramatiques : complications médicales graves, hospitalisations prolongées, et parfois des décès qui auraient pu être évités. Chaque année, des patients congolais subissent les effets néfastes de médicaments insuffisamment surveillés. Comment accepter que des traitements censés guérir puissent parfois mettre des vies en danger ?
Le système national de pharmacovigilance existe pourtant depuis 2006, mais son déploiement reste insuffisant face à l’immensité des besoins. Les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme distribuent des millions de doses médicamenteuses sans disposer de mécanismes de surveillance adéquats. Une situation d’autant plus préoccupante que ces patients suivent souvent des traitements au long cours.
La solution ? Une intégration systématique de la pharmacovigilance dans tous les programmes de santé publique. Cela signifie former davantage de professionnels, renforcer les capacités de détection des signaux d’alerte, améliorer la coordination entre les différentes institutions et augmenter le financement national.
Les participants à l’atelier ont insisté sur l’urgence d’agir : « Une pharmacovigilance efficace sauve des vies et améliore la qualité des soins ». Elle permet également de générer des données fiables pour orienter les politiques pharmaceutiques nationales et prendre des décisions éclairées sur l’utilisation des médicaments.
À l’heure où la RDC cherche à renforcer son système de santé, la pharmacovigilance représente un investissement essentiel pour la protection des patients. Il ne s’agit plus d’un option, mais d’une nécessité absolue pour garantir que chaque médicament distribué soit sûr et efficace.
La route est encore longue, mais l’engagement des professionnels de santé et des autorités régulatrices laisse entrevoir un avenir meilleur pour la sécurité médicamenteuse en RDC. Une surveillance renforcée des médicaments pourrait radicalement transformer la qualité des soins et protéger des millions de Congolais contre les risques iatrogènes.
Article Ecrit par Amissi G
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